Le gouvernement a lancé jusqu’à fin juillet 2023 une consultation sur l’accélération de la décarbonisation en France. L’objectif est celui de 2050 et la neutralité carbone tant promise. Pour y parvenir, l’avenir des chaudières au gaz est au centre des discussions, tandis que les projets se développent pour lui donner un nouveau souffle.
Publié le 18 juillet 2023 par Estelle Guiton
Le gaz sur la sellette
La réduction des émissions de CO2 implique des changements dans les habitudes de chauffage. La fin des chaudières au gaz est à l’étude depuis de nombreux mois, et d’autant plus aujourd’hui avec la nouvelle consultation entamée par le gouvernement jusqu’à fin juillet afin de trouver ou confirmer les pistes pour aboutir à la décarbonisation de l’air, à commencer dans les bâtiments. Pour cela, l’idée avancée est de supprimer d’ici 2030 un quart des équipements au gaz actuellement en service, c’est-à-dire demain.
Si personne ne conteste cet avenir sans gaz fossile, les études sont lancées pour définir non pas de nouveaux appareils de remplacement, mais de nouvelles sources d’alimentation sous le même format et non polluantes. C’est la différence avec les chaudières bois qui, si elles offrent une solution environnementale, impliquent un autre fonctionnement avec la combustion d’un matériau en dur, même si le circuit interne reste à l’eau pour l’alimentation des radiateurs.
Le méthane, solution d’avenir ?
Plusieurs groupes de recherche travaillent désormais sur la possibilité de remplacer le gaz par du méthane. L’intégration de cette énergie est déjà permise, mais limitée à 20 %. L’idée est d’atteindre un taux de 100 %. Cette technologie est liée au remplacement de l’air, utilisé en comburant, par de l’oxygène qui vient concentrer ce CO2 dans les fumées de combustion pour garantir sa captation avant sa diffusion dans l’atmosphère.
Aujourd’hui, ce procédé est à l’étude pour remplacer le gaz dans les installations actuelles alimentées par le gaz fossile, d’abord au niveau des équipements collectifs et, à terme, les appareils domestiques. C’est dans ce sens que vont les recherches du groupe d’étude Naldeo, associé à 16 entreprises aux compétences complémentaires, qui travaillent à la mise au point de la chaudière Ch0c. La solution sera plus particulièrement destinée aux sites industriels afin d’agir rapidement sur l’environnement.
Le gaz vert toujours en arrière-plan, mais peu développé
L’avantage de ces nouvelles propositions pour les chaudières est de permettre de conserver un fonctionnement identique à celui au gaz. En cela, ces technologies d’avenir servent aussi d’autres énergies, notamment le biogaz. Celui-ci reste encore aujourd’hui peu mis en avant, même si des progrès ont été faits en la matière. Faute de visibilité, c’est donc d’autres idées qui sont évoquées, en particulier l’arrêt de commercialisation des appareils de chauffage au gaz.
Cette solution est encore en discussion, même si sa fin préalablement annoncée a fini par être reportée. Le nombre d’équipements actuels ne permet en effet pas une transition rapide, alors que les ressources aptes à remplacer le gaz sont en cours de développement. Un constat qui devrait également être celui de la consultation gouvernementale en cours.