Le Parlement européen et le Conseil européen ont trouvé un accord le 7 décembre 2023 afin d’accélérer la performance énergétique des bâtiments chez les 27. Pour cela, un nouveau calendrier des échéances à venir concernant l’efficacité énergétique a été établi. L’objectif est d’atteindre la neutralité climatique dans toute la zone euro d’ici 2050.
Publié le 1 février 2024 par Estelle Guiton
Renforcer l’efficacité énergétique des bâtis
L’Europe est finalement revenue sur ses premières décisions en matière de performance énergétique pour accélérer le calendrier. Ainsi, le 7 décembre 2023, le Parlement et le Conseil européen se sont mis d’accord sur une révision de la directive portant sur cette question de la performance énergétique des bâtiments proposée par la Commission européenne.
L’idée est de réduire plus vite les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la consommation d’énergie, principalement dans les bâtiments. Avec cette mesure, c’est bien le secteur de la construction qui est visé. Elle a pour ambition la réhabilitation plus rapide des immeubles énergivores afin d’afficher un « parc climatique neutre » d’ici 2050. En effet, selon les dernières données, les bâtiments seraient responsables de 36 % des émissions en Europe et absorberaient 40 % de la consommation énergétique.
Les bâtiments publics, premiers visés
Les premiers bâtiments concernés seront les immeubles publics des 27 pays membres, avec une nouvelle échéance fixée à 2028. Pour le résidentiel, l’objectif est une réduction des énergies primaires de 16 % d’ici 2030. Elles devront se situer dans une fourchette comprise entre 20 et 22 % d’ici 2035. Pour le tertiaire, l’idée est d’obtenir la rénovation des bâtiments les moins performants (soit environ 16 %) d’ici 2030. Un chiffre qui devra être de 26 % en 2033.
L’autre mesure prise par les membres de l’Union européenne concerne la suppression actée des chaudières à combustibles fossiles d’ici 2040. Cela commence notamment par l’arrêt des subventions accordées par les pays membres à compter de 2025. Seules les aides financières portant sur les équipements hybrides pourront être maintenues.
Les énergies renouvelables mises à l’honneur
Dans le même sens, l’Union européenne veut accroître la part des énergies renouvelables dans les constructions. Pour y parvenir, elle met l’obligation de déployer des installations solaires dans les bâtiments publics et les résidences privées neuves d’ici 2030. L’idée défendue est aussi celle de la justice sociale en permettant, par ces solutions, de permettre aux foyers de moins dépenser face à un prix des énergies très volatil. Reste la question du coût de ces équipements…
Pour toutes ces mesures, il va toutefois être mis en place des exemptions. Ce sera le cas des bâtiments classés et des lieux de culte. Ces autorisations exceptionnelles seront décidées au cas par cas et par chaque État membre.