Les bâtiments représentent un danger de chaque instant concernant les risques sécuritaires. L’une des plus grandes craintes reste le feu. À ce sujet, la fédération nationale des sapeurs-pompiers a organisé les premières assises de prévention des risques bâtimentaires. Le thème de cette rencontre était « Nouvelles énergies et nouveaux usages dans les bâtiments : comment adapter la réglementation ? »
Publié le 16 mai 2024 par Estelle Guiton
Réfléchir aux risques dans les bâtiments collectifs
Si le bâtiment est l’objet de toutes les attentions, que ce soit dans ses performances ou le respect de l’environnement, il est aussi regardé de près concernant la sécurité l’entourant en cas de sinistre. Selon le type d’usage ou la nature du bâti, des règles de protection doivent s’appliquer. Leur conformité est alors vérifiée par les sapeurs-pompiers, qui donnent l’autorisation (ou pas) d’occuper.
Pour compléter ces moyens et afin de mieux déterminer les risques, la Fédération des sapeurs-pompiers et la SFPE (Society of Fire Protection Engineers) Chapitre Français ont organisé les premières assises de la prévention des risques bâtimentaires. Ce colloque s’est tenu le 3 avril 2024 dans les locaux de l’assureur SMABTP. Ce dernier reste un acteur incontournable dans la protection des biens dans le bâtiment.
Une question : comment adapter la réglementation
L’intérêt de cette rencontre visait avant tout à faire un point sur les nouveaux usages des bâtis et les énergies choisies, appliqués à la réglementation en vigueur en matière de sécurité. Ce point apparaît de plus en plus essentiel avec la réflexion actuelle sur l’utilisation des constructions. Cela concerne notamment la simplification des règles pour la mutation des biens. Dans le viseur, la transformation de bureaux en logements, confrontés à des règles sécuritaires différentes.
Les autres points abordés concernaient l’évolution des matériaux constructifs et l’intégration, pour le fonctionnement des équipements modernes, de batteries électriques, ou encore les risques en façade. Toutes ces nouvelles données ont pour conséquence de modifier l’approche en matière de sécurité incendie dans ces lieux.
Mieux gérer le risque incendie
Ces assises ont fait état de projets de recherche pour répondre à ces récentes situations. L’une des interrogations concerne, entre autres, la réaction au feu des nouveaux matériaux biosourcés, avec un manque de recul actuel. L’un d’eux, le projet ATOM-WOOD de GA, s’est établi à Bordeaux. Il a consisté en la modélisation d’un feu naturel pour vérifier la solidité de la structure à la fois durant l’incendie et au cours de la phase de refroidissement. La structure, elle, se composait de planchers mixtes et de solives en bois apparent. D’autres essais ont aussi été effectués, avec de nouveaux intervenants.
Ces tests devraient permettre prochainement de mieux définir les nouveaux aspects constructifs et leur comportement en cas de situations extrêmes. Autant d’informations également essentielles aux sapeurs-pompiers pour savoir comment agir. S’ensuivra alors une réflexion sur les pistes d’amélioration pour les points les plus sensibles avec, au cœur, la question de la réglementation…