Avec le développement des constructions bois, le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) alerte sur le contenu de la réglementation incendie. En cours de rédaction, celle-ci doit entrer en application fin 2022 afin de fixer les règles constructives.
Publié le 7 avril 2022 par Estelle Guiton
Réglementer la construction bois pour la rendre sûre
Avec la RE2020, c’est tout un modèle constructif qui évolue. Avec la recherche de ressources respectueuses de l’environnement et moins énergivores du début du projet au fonctionnement de l’habitat construit, le bois risque de devenir au cours des prochaines années un matériau majeur. Cela se voit déjà avec la multiplication des programmes de grande hauteur et l’amélioration constante des techniques.
Derrière cette mutation du secteur se pose la question de la sécurité, notamment en matière d’incendie. À ce jour, les constructions en bois ne disposent d’aucune réglementation bien définie en lien avec l’évolution des projets. Une situation qui devrait changer d’ici la fin 2022 avec la préparation d’une norme propre, mais qui amène le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) à émettre quelques réserves et demandes.
Une prise en compte des techniques constructives
Pour les principales organisations professionnelles regroupées sous la bannière du CSCEE, la mise en place d’une réglementation incendie nationale est impérative pour éviter des applications et interprétations des règles de construction en bois différentes selon les textes. Il est ainsi souvent cité en exemple la doctrine publiée par la préfecture de police concernant les constructions d’immeubles en matériaux biosourcés et combustibles, particulièrement contraignante.
En cela, les membres du CSCEE mettent en avant la nécessité de prendre en compte la faisabilité en suivant les préconisations du texte. En résumé, la sécurisation recherchée doit réfléchir aux solutions techniques associées pour ne pas imposer des méthodes aux tarifs prohibitifs ou difficiles à mettre en œuvre. De même, cette obligation doit intégrer l’idée de conserver le bénéfice bas carbone de la matière.
Une réglementation à adapter à chaque construction
Enfin, les professionnels refusent un alignement de la norme sur le niveau d’usage le plus contraignant. En effet, les réglementations diffèrent aujourd’hui entre la réalisation d’immeubles tertiaires et dédiés à l’habitation. Le CSCEE rejette une demande de performance calquée dès le début sur les obligations les plus élevées dans la perspective d’un changement d’usage du bâtiment. En revanche, il pourrait être envisagé de réfléchir lors de l’étude du projet de construction aux aménagements à prévoir en cas de transformation du bâti.
Avec ces demandes et mises en garde, le CSCEE veut ainsi renforcer la nécessité d’une réglementation incendie précise, tout en prenant en compte à la fois l’aspect technique et économique. Une façon de préserver l’essor de la construction bois, tout en sécurisant les réalisations.