Après la crise sanitaire, les derniers chiffres de l’inspection du travail montrent une reprise du nombre d’accidents sur les chantiers ou en entreprise. Si ces données affichent désormais un plateau, la lutte contre ces dommages demeure prioritaire dans le secteur du BTP, qui reste très concerné.
Publié le 24 janvier 2023 par Estelle Guiton
Des chiffres d’accidents toujours élevés
Un accident du travail toutes les 2 minutes. C’est en moyenne le taux relevé dans le secteur du BTP, l’un des plus accidentogènes. Cette tendance ne s’est guère améliorée à l’issue de la crise sanitaire avec la reprise de l’activité. Autant dire que le défi est désormais grand pour parvenir à faire baisser les chiffres. En effet, si pour certains, les conséquences restent modérées, les accidents mortelssont trop fréquents.
Derrière la problématique des accidents sur la route en se rendant sur le lieu de travail vient une autre cause qui pourrait pourtant être revue à la baisse : les chutes de grande hauteur. Le premier motif est souvent la négligence en matière de sécurité, une situation sur laquelle il est facile d’agir. Selon les derniers chiffres publiés par la Direction générale du travail (DGT) et portant sur le premier semestre 2022, cette cause est à l’origine de 26 % des accidents du travail et 18 % des accidents mortels.
Des chiffres sur un plateau
Selon la DGT, les données affichent aujourd’hui un palier avec un nombre d’accidents et un indice de fréquence qui ne baissent plus. Pourtant, les sanctions sont en place avec, pour la seule année 2021, le prononcé de plus de 3 600 décisions d’arrêt de travaux en lien avec un risque de chute de hauteur sur les 31 500 visites réalisées sur cette simple problématique.
Agir est donc désormais une priorité, déjà prise en compte en 2022 avec l’entrée en vigueur du nouveau plan de prévention des accidents du travail graves et mortels portant sur la période 2022-2025. La sensibilisation est au cœur du dispositif en cherchant à toucher les publics les plus vulnérables. Cela concerne les jeunes, les nouveaux embauchés, les intérimaires, indépendants ou salariés détachés, c’est-à-dire des personnes ayant une maîtrise limitée des particularités du site et des travaux ou pas suffisamment au fait des règles élémentaires de sécurité.
Un plan pour agir sur les accidents
Le plan de prévention entré en vigueur se base sur quatre principes : la protection des jeunes et nouveaux embauchés, la sensibilisation des publics vulnérables, l’accompagnement des TPE-PME et le développement des connaissances et d’actions en la matière. Ce dernier point est l’un des plus importants pour faire comprendre à tous les enjeux, notamment en mettant en place des outils efficaces pour réduire les risques.
Outre la question des chutes de hauteur, une action sur les risques routiers est aussi inscrite dans le dispositif, tout comme la nécessité de normaliser et améliorer les équipements de travail. Autant de points à prendre en compte pour sortir de cette problématique et enfin voir les chiffres s’infléchir durablement.