La prochaine norme sur le ciment se préoccupera davantage de l'empreinte environnementale, avec un niveau de matières recyclées plus conséquent. Une évolution due en partie à la start-up cimentière 2170 qui a travaillé pour obtenir un taux supérieur à 25 %.
Publié le 13 décembre 2022 par Estelle Guiton
Construire plus écologique avec le béton
Les constructions se doivent de se mettre à la page et de penser à l’environnement. Si cette notion semble faire son chemin avec une prise en compte marquée sur les nouvelles réalisations et dans les projets architecturaux, c’est désormais aux fabricants d’agir pour démultiplier les solutions techniques mises à disposition des constructeurs et des entreprises du BTP.
Pour y parvenir, les normes ont aussi leur rôle à jouer, une idée que la start-up cimentière 2170 a bien assimilée et sur laquelle elle a travaillé durant de longs mois. Associée au Sfic, en charge de la normalisation des ciments, et au Laboratoire d’études des matériaux de la Ville de Paris (Lem-VP), elle s’est engagée dans une démarche pour faire changer la future norme prEN 197-6 sur les ciments.
Une augmentation du taux de produits de substitution
Cette alliance a réalisé toute une batterie de tests pour vérifier la solidité du ciment avec un taux de matière recyclée à 50 %. Jusque-là, le projet de norme prévoyait un taux cumulé de calcaire et de bétons recyclés ne pouvant excéder 20 %.
Pour l’entreprise, l’objectif est avant tout de réduire la teneur en clinker, matière obtenue par le mélange d’acide silicique, d’alumine, d’oxyde de fer et de chaux chauffés à très haute température. Pour cela, elle fait le choix de calcaire cru et de bétons recyclés micronisés, deux composants qui ont pour qualité de réduire les niveaux d’énergie nécessaires à leur transformation, avec un prélèvement modéré réalisé dans la nature.
L’obtention d’un taux de matières recyclées à 35 %
L’insistance des partenaires a fini par payer. Le projet de norme élaboré au niveau européen remonte le taux de matières recyclées utilisables dans les ciments de 25 à 35 %. Si l’on est encore loin des 50 % espérés, ce niveau est déjà une excellente nouvelle et surtout un premier pas vers cette transformation de la composition du ciment.
La simple baisse de 15 % de clinker dans sa composition représente en effet le dégagement de 1,5 million de tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère. De quoi contribuer à l’effort environnemental, sans toutefois remettre en question la solidité de la matière et, par effet, celle des constructions.
Reste désormais à cette norme à être adoptée au niveau européen. Une étape qui va demander encore un peu de temps mais qui ouvre irrémédiablement la voie du changement. Une première phase donc, dont il ne peut être attendu que du positif. Une façon aussi de faire baisser l’empreinte carbone issue des constructions qui aujourd’hui classe le secteur du BTP au rang de mauvais élève en matière environnementale.