Le collectif Empreinte, piloté par le groupe ERB, a travaillé autour d’un projet unique : la construction d’une maison 3D. Sa particularité est d’avoir utilisé pour sa réalisation des matières recyclées. Une façon de repenser le bâti et de trouver de nouvelles sources de réflexion autour du réemploi des produits.
Publié le 21 juin 2022 par Estelle Guiton
Limiter l’impact environnemental
Construire autrement est l’ambition de beaucoup d’acteurs majeurs du secteur. Cela passe par des matériaux renouvelés et de nouveaux enjeux au premier rang desquels se trouve l’impact environnemental. Préserver la nature est devenu le maître mot, sans pour autant renoncer au confort. En cela, le collectif créé autour de la société ERB a fait un choix résolument tourné vers l’avenir en optant pour un concept qui en est à ce jour à ses débuts : la maison 3D.
Ainsi, le collectif Empreinte regroupe des entreprises engagées dans la recherche de nouvelles solutions écologiques. Il s’est lancé dans ce défi avec un début de construction en 2021 et qui a abouti en avril 2022. Cette maison témoin unique en son genre a trouvé place sur la commune de Beaucouzé, près d’Angers. Elle compte un étage, cinq pièces et s’étend sur 130 m². Ouvert au public pour permettre à tous de découvrir cette avancée en matière de construction, le projet a pour particularité d’utiliser en grande majorité des matières recyclées, y compris pour l’impression 3D de ses murs.
Mettre en avant le recyclage des matériaux
La structure ou plutôt l’impression de cette maison a été confiée à l’entreprise Batiprint3D, connue pour avoir réalisé une des premières maisons imprimées : le projet Yhnova. Cette fois, la maison Empreinte opte pour la mousse de polymère issue de 13 000 bouteilles plastiques recyclées. Cela a permis de réduire de 25 % la consommation énergétique de l’habitat. Cette ossature a été remplie de 20 tonnes de déchets de chantier transformés en granulats pour réaliser du béton bas carbone. L’isolation a été conçue en fibre de bois, tandis que la surface a été pour partie recouverte d’un bardage.
Le toit, lui, compte une seule pente. C’est un bac acier préfabriqué en atelier. Sa conception permet de recueillir l’eau de pluie pour alimenter le jardin conçu selon le principe de la permaculture. En effet, le concept a été poussé jusqu’au bout afin de prolonger cette volonté de créer un modèle d’habitat respectueux de l’environnement, jusque dans son quotidien.
Le recyclage et le réemploi au-delà de la construction
Il en va de même à l’intérieur de l’habitat avec le choix de peintures issues d’anciens pots collectés en déchetterie. Ce procédé utilisé par l’entreprise Circouleur, également engagée dans ce projet, permet la transformation de ces peintures pour en créer de nouvelles et ainsi éviter une pollution induite par l’incinération habituellement réservée à ce type de produits en fin de vie.
Tout a aussi été pensé pour le recyclage de l’ensemble de la construction. Cela commence dès les premiers coups de pelle avec le réemploi des terres extraites du chantier sur les terrains agricoles alentour. De même, les déchets produits ont été valorisés, transformés en granulats pour la réalisation de futurs bétons. De quoi montrer l’exemple et donner une idée de ce que pourraient être les constructions d’un futur pas si éloigné.