Le gouvernement annonce la baisse du coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul du DPE, passant de 2,3 à 1,9. Ce changement va permettre à quelque 850 000 logements de sortir – provisoirement – du statut de passoire thermique, sans travaux.
Publié le 5 août 2025 par Estelle Guiton
Le CEP pour l’électricité abaissé à 1,9
C’est la nouvelle du début d’été, en attendant le décret à paraître à l’automne et l’entrée en application en janvier 2026 : le gouvernement baisse le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire de 2,3 à 1,9. Celui-ci permet de définir la quantité d’énergie nécessaire à la production de kWh. Il avait déjà été abaissé lors de l’entrée en vigueur de la RE2020, passant de 2,58 (son niveau au moment de sa mise en place en 1972) à 2,3.
Plus qu’un cadeau, ce nouvel abaissement résulte d’une mise à niveau avec l’Union européenne qui retient déjà le coefficient de 1,9. Il a dans tous les cas des effets, à commencer par le calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE), directement lié à cette donnée pour définir le classement des logements.
Un effet majeur sur le DPE
Cette mesure était en même temps demandée par de nombreux acteurs du secteur afin de prendre en compte la « réalité du mix énergétique français ». Celui-ci est désormais décarboné du fait d’une production majoritairement nucléaire, sans compter la production issue de sources renouvelables.
La baisse aura aussi un impact majeur avec le recalcul de nombreux DPE… et la sortie de près de 850 000 logements du statut de passoire thermique, profitant ainsi d’une étiquette plus avantageuse. La donnée est importante, les habitats mal isolés ne pouvant plus être mis à la location. Cela concerne déjà les classements G et sera appliqué au niveau F à compter de 2028. Une demi-bonne nouvelle donc pour les propriétaires qui obtiennent, sur le papier, un délai provisoire dans la réalisation des travaux d’amélioration énergétique des bâtis.
D’autres évolutions attendues pour le DPE
Cela devrait concerner majoritairement les petites surfaces (moins de 40 m²) qui avaient déjà profité d’un allègement des conditions du DPE au 1er juillet 2024. Celui-ci va d’ailleurs encore évoluer, cette fois pour tous les bâtis, afin de le sécuriser. Ainsi, en plus d’une révision attendue des logiciels de calcul, le gouvernement a annoncé une refonte de l’annuaire des diagnostiqueurs. Cela devrait s’accompagner de la mise en place de QR code pour permettre aux particuliers de vérifier rapidement le droit d’exercer du professionnel et donc de s’assurer de la validité du DPE à réaliser. Cette fonctionnalité devrait être accessible au cours du 1er trimestre 2026.
Ces mesures vont également concerner les copropriétés. En effet, toutes seront soumises au diagnostic de performance énergétique à compter du 1er janvier 2026. Jusque-là, les ensembles de moins de 50 lots en étaient exemptés.