La crise agricole a eu aussi son effet sur le BTP. Les professionnels des travaux publics ont enfin obtenu des aides sur les dépenses en carburant. Un début pour le secteur, même si les difficultés restent encore bien réelles avec la baisse continue des mises en chantier.
Publié le 7 mars 2024 par Estelle Guiton
Le gouvernement à l’écoute des professionnels
Les professionnels du BTP n’auront pas eu besoin, cette fois, de hausser le ton pour la prise en compte de leurs difficultés. Profitant de la colère des agriculteurs, ces derniers ont bénéficié de nouvelles annonces de la part du gouvernement sur un point déjà évoqué et donc rapidement entendu : les taxes sur le gazole non routier (GNR).
Tandis que l’alerte avait été donnée il y a peu, l’État a concédé, comme pour les professions agricoles, une compensation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier. Une mesure qui va s’appliquer aux entreprises des travaux publics. Elles sont les premières concernées du fait de l’emploi incontournable d’engins de chantier pour tous les travaux de VRD.
Une aide définie comme un accompagnement
Pour justifier sa décision, le gouvernement a évoqué sa volonté d’accompagner les entreprises face à la baisse d’activité. Cette compensation va venir effacer la hausse de 5,99 centimes par litre de la taxe sur le GNR pour toutes les entreprises de 15 salariés maximum. Le remboursement s’effectuera pour les dépenses de 2024, dans une limite de 20 000 € par entreprise. Les sommes seront versées début 2025. Selon le ministère de l’Économie, cette aide devrait représenter un coût de 20 millions d’euros.
Cette mesure devrait aussi être suivie de prochaines annonces. Parmi elles, la tenue d’une concertation avec les représentants du secteur. Elle permettra de définir de nouvelles actions pour aider la profession. Le signal est d’ailleurs le nombre de structures en redressement ou liquidation judiciaire, dont le nombre progresse mois après mois.
D’autres mesures lancées, en cours de mise en place
Outre la compensation sur la taxe au gazole non routier, le gouvernement a également annoncé une autre mesure qui intéresse cette fois l’ensemble des professionnels du bâtiment : la réduction des délais de paiement des administrations publiques. Le premier effet sera de donner un peu d’air à la trésorerie de nombreuses entreprises.
De même, les discussions portent sur l’uniformisation et le renforcement des intérêts moratoires pour les mauvais payeurs publics. Le système pourrait d’ailleurs être automatisé. Cela éviterait aux entreprises de nouvelles démarches pour se faire régler par les établissements d’État.
Pour échanger sur l’ensemble de ces points, un prochain Conseil national de la construction et de la rénovation va donc être mis en place. Reste désormais à savoir quand et avec quels participants, notamment du côté des professionnels du BTP. À ce stade, les différentes organisations se sont montrées plutôt satisfaites de ces premiers signes. Elles ont cependant rappelé l’urgence face aux difficultés actuelles.