Le gouvernement lance depuis début octobre 2025 une expérimentation d’aide à la prévention des phénomènes de retrait-gonflement des argiles. Dans ce cadre, les ménages les plus modestes pourront bénéficier d’une aide financière pour l’étude et les travaux dans 11 départements particulièrement soumis au phénomène.
Publié le 23 octobre 2025 par Estelle Guiton
Prévenir le retrait-gonflement des argiles
RGA… le terme ne vous dit peut-être rien ? Il s’agit de l’abréviation utilisée pour « retrait-gonflement des argiles ». Un phénomène qui tend à augmenter en France avec le réchauffement climatique. Un chiffre suffit à le démontrer : tandis que l’on estimait que ce phénomène affectait 24 % de la France hexagonale dans les années 2010, il touche désormais 48 % du territoire. Soit quelque 10 millions de maisons individuelles concernées par le phénomène.
Les conséquences, avec l’apparition des fissures, sont la fragilisation de la structure nécessitant des travaux de confortement au niveau des fondations. Une opération coûteuse que le gouvernement choisit de préparer. Depuis octobre 2025, il a lancé une expérimentation dans 11 départements particulièrement touchés afin d’anticiper les travaux avant les premiers sinistres, tandis que les épisodes de sécheresse se multiplient.
Un dispositif en test dans 11 départements
Le dispositif d’aide créé à titre expérimental compte agir à deux niveaux : la prévention et la réparation. Les onze départements qui en bénéficient sont l’Allier, les Alpes-de-Haute-Provence, la Dordogne, le Gers, l’Indre, le Lot-et-Garonne, la Meurthe-et-Moselle, le Nord, le Puy-de-Dôme, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Il concerne les propriétaires occupants d’une résidence principale, respectant le plafond de ressources défini.
Pour en profiter, les ménages modestes doivent s’inscrire sur la plateforme Démarches simplifiées et déposer un dossier pour la réalisation d’un diagnostic de vulnérabilité. Celui-ci est financé à hauteur de 90 % selon les revenus du foyer, dans la limite de 2 000 €. La deuxième étape, après les résultats de l’étude, est la réalisation des travaux de prévention avec leur prise en charge jusqu’à 15 000 €. À noter que les frais d’accompagnement et de maîtrise d’œuvre sont aussi pris en charge jusqu’à 2 000 €.
Une expérimentation avant son éventuelle généralisation
Avec cette expérimentation, le gouvernement joue la carte de la prévention pour limiter le coût des travaux. En effet, une fois les dégâts apparus, le montant des réparations s’alourdit considérablement. D’autre part, l’engagement des travaux impose une déclaration de la zone en catastrophe naturelle. Une classification accordée au cas par cas, laissant de nombreux propriétaires sans solution.
Sa généralisation permettrait alors de traiter plus de biens en amont et ainsi assurer la pérennité des constructions. Une action qui concerne les bâtis déjà anciens. En effet, toute nouvelle construction dans une zone à risques doit d’abord être précédée d’une étude de sols pour déterminer les risques et adapter les fondations.