Le diagnostic de performance énergétique est désormais un élément important du marché de l’immobilier. Pourtant, ses résultats continuent à faire parler, malgré les modifications et évolutions de ces derniers mois. Une mise à l’index qui pourrait amener quelques changements du côté des professionnels.
Publié le 27 octobre 2022 par Estelle Guiton
Des résultats pluriels pour un même logement
Que l’on souhaite vendre ou louer son logement, le réflexe est désormais de faire réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Celui-ci est obligatoire dans les deux cas, le rendant d’autant plus important. Pourtant, ses résultats peuvent varier d’un professionnel à un autre. C’est le constat fait par l’UFC-Que Choisir lors de sa dernière enquête.
L’association a fait pratiquer plusieurs diagnostics immobiliers sur plusieurs biens afin de comparer les résultats. Bilan, un même logement a obtenu des notes différentes. Ces dernières devraient cependant être identiques en appliquant les méthodes de calcul préconisées. Cette différence pourrait être sans conséquence si le DPE n’influait pas aujourd’hui sur le prix de vente des bâtis et s’il n’était pas amené à avoir une incidence sur leur location avec l’interdiction mise sur les passoires énergétiques à partir de janvier 2023.
D’autres irrégularités constatées
L’UFC-Que Choisir n’est en même temps pas la seule à pointer du doigt les DPE. Si les constats sont différents, la DGCCRF met aussi en avant certains points d’irrégularité. L’organisme public chargé de la surveillance de la concurrence note de nombreux défauts dans les informations précontractuelles transmises par les professionnels, notamment dans le respect du droit de rétractation qui s’applique à ces contrats. L’organisme relève également des prestations pas suffisamment claires, voire incomplètes, pour informer de façon correcte les particuliers.
Dans les deux cas, tous les professionnels sont concernés, qu’ils soient indépendants ou appartenant à des réseaux de plusieurs établissements. Au vu de ces résultats, se pose désormais la question du professionnalisme.
Plusieurs points de formation à revoir
Cela est d’autant plus important que pour exercer, les professionnels doivent obtenir une certification. Cela va aussi de pair avec une meilleure prise en compte des caractéristiques du logement. Lors de l’enquête de l’association de consommateurs, les préconisations de travaux se sont parfois révélées à l’opposé les unes des autres.
Pour y remédier, l’organisation préconise d’ailleurs de revoir les modes de certification. Une proposition plutôt bien accueillie par les professionnels qui envisagent aussi d’améliorer encore la méthode de calcul, malgré le travail déjà réalisé sur ce point. Autant dire que le travail à mener reste encore conséquent pour obtenir une base de travail performante et surtout des résultats corrects. Or, le temps presse, le DPE étant désormais le premier élément regardé par les futurs acquéreurs, mais aussi les locataires en cette période de crise énergétique.