Tandis que les passoires énergétiques ne pourront plus être louées à partir de 2025, leur présence sur le territoire apparaît très inégalement répartie. Ainsi, tandis que le sud ne s’en sort pas trop mal, l’Île-de-France est particulièrement concernée par leur présence. En cause, les matériaux employés et le type de logements qui complexifient les travaux et augmentent leur coût.
Publié le 18 août 2022 par Estelle Guiton
L’Île-de-France en tête des mauvais élèves
Le classement des villes et départements français sur les passoires thermiques publié par la plateforme Hello Watt ne laisse aucun doute quant à la situation de l’amélioration énergétique en France. Alors que les logements classés G seront interdits à la location à partir de 2025, avant de toucher les logements avec un diagnostic de performance énergétique classé F en 2028, ils restent nombreux sur le territoire, dans des zones où la location est justement importante.
Premiers territoires concernés, ceux d’Île-de-France. En effet, selon l’étude, Paris est en tête des mauvais élèves avec 24 % des logements qui apparaissent comme mal isolés. Cela représente quelque 330 000 habitats. Des villes alentour telles que Saint-Denis ou Argenteuil figurent aussi dans ce classement comme comptant le plus grand nombre de passoires énergétiques. La raison identifiée est la forte concentration d’immeubles collectifs anciens rendant les travaux à la fois coûteux et difficiles, tandis que l’isolation par l’intérieur implique une baisse des mètres carrés habitables dans des surfaces déjà réduites.
Une situation plus favorable dans le sud
À l’inverse, les zones du sud et de l’ouest présentent de meilleurs résultats. C’est le cas de la Gironde qui affiche moins de 6 % des habitats sous DPE classés F ou G. En comparaison, c’est quatre fois moins qu’à Paris,et six fois moins que dans les Hautes-Alpes. Il en va de même si l’on s’intéresse davantage aux villes avec Perpignan et Nîmes dans le Sud, qui figurent au rang des bons élèves.
Ces différences, outre la question des logements collectifs, s’expliquent aussi par des habitats plus récents, utilisant des matériaux plus performants. À l’inverse, dans le sud-est, l’origine de ces bonnes performances vient de la présence de maisons anciennes avec des murs en pierre qui jouent le rôle de régulateur en emmagasinant la chaleur en journée et en la renvoyant lorsque les températures diminuent.
Des politiques énergétiques efficaces
Les politiques de rénovation énergétique jouent aussi un rôle important, se révélant de vrais incitateurs pour pousser les particuliers comme les professionnels à engager des travaux conséquents. Cette notion est d’ailleurs à comparer avec les zones rurales où cette démarche est moins développée. Dans des départements comme la Lozère ou la Corrèze, le taux de passoires énergétiques figure parmi les plus élevés.
Enfin, il faut considérer le cas des zones climatiques les plus extrêmes. Ainsi, les Hautes-Alpes ou la Savoie apparaissent en tête des départements comptant le plus de passoires thermiques. Ces chiffres s’expliquent par des hivers rigoureux impliquant une consommation énergétique plus conséquente et donc un DPE moins élevé pour un niveau d’isolation répondant aux mêmes normes.