Si les logements avec un DPE F ou G trouvent toujours preneurs, malgré leur mauvais bilan énergétique, c’est à un prix inférieur au marché. L’occasion pour les acquéreurs de profiter d’un bien moins cher, auquel il faut toutefois rajouter une enveloppe travaux.
Publié le 24 juin 2025 par Estelle Guiton
Les passoires énergétiques, un marché en progression
Les logements aux performances thermiques basses trouvent plus que jamais preneurs. La nouvelle étude de l’observatoire Se Loger vient confirmer la tendance déjà constatée depuis quelques mois. Ainsi, depuis le 1er janvier 2025, ce sont 15 % de ce type de logements qui se sont vendus, contre 10 % en 2021.
Dans le même temps, leur nombre en location diminue, à la faveur de l’entrée en application de la loi Climat et résilience qui interdit leur mise sur le marché locatif en l’absence de travaux. Ainsi, leur part est passée de 14 % au 1er juillet 2021 à 8 % au 1er janvier 2025. Cela concerne tous les immeubles et habitats classés F ou G au DPE.
Des prix attractifs et une décote variable selon la région
Cette situation s’explique principalement par les prix de ces biens classés F ou G. En moyenne, ils se vendent 15 % moins cher qu’un logement en tous points semblable, mais classé D. Cela représente une décote d’environ 450 €/m².
Toutes les régions de France métropolitaine ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. Ainsi, dans les zones rurales où le marché n’est pas en tension, cette baisse peut atteindre plus de 25 %. C’est le cas notamment dans les régions du Centre, dans l’Est ou, plus surprenant, sur la Côte basque. En revanche, les zones sur la côte Atlantique ou la Méditerranée qui bénéficient d’un fort attrait n’enregistrent une baisse des prix que de 10 à 15 %. Le taux de décote est inférieur à 10 % en Île-de-France.
Des délais de vente plus longs
La marge de négociation pour ces logements mal classés est aussi plus importante. Elle peut atteindre près de 6 % alors qu’elle dépasse rarement les 3 % pour un habitat avec un DPE plus favorable. Cela s’ajoute à des prix en baisse pour les passoires thermiques, tandis que les prix des constructions classées A ou B repartent à la hausse.
Autre enseignement, ces biens au DPE F ou G mettent plus de temps à se vendre, alors qu’ils bénéficient de demandes de contact plus nombreuses. La raison est certainement à chercher à un autre niveau : celui du chiffrage des travaux. En effet, bien souvent, les acquéreurs accompagnent cet achat d’une enveloppe travaux. La vente est alors directement liée à l’estimation des opérations de rénovation et à leur financement. Une négociation double donc pour subventionner le projet, qui explique aussi ces délais.
Dans tous les cas, ces chiffres mettent en avant un autre point : l’importance du DPE dans la vente des logements, devenu aujourd’hui un repère regardé par les acquéreurs avec autant de soin que la localisation ou la surface…