Alors qu’elle envahit de plus en plus de domaines, l’intelligence artificielle arrive encore au compte-goutte dans le secteur du bâtiment. La faute à des investissements actuellement en berne et des entreprises dont l’intérêt pour cette technologie reste modéré.
Publié le 20 février 2024 par Estelle Guiton
L’intelligence artificielle encore peu utilisée
On en entend parler pour de nombreux domaines, il lui en reste pourtant un à conquérir. Ainsi, l’intelligence artificielle se fait encore attendre dans le secteur du BTP malgré les premières avancées. BIM, connectivité, rien n’y fait pour le moment, n’amenant pas l’intérêt qui aurait pu être espéré, que ce soit dans la gestion des projets comme pour l’organisation des chantiers.
La raison est avant tout à chercher du côté financier. Dans une période où les professionnels sont fragiles et la construction plutôt incertaine, les investissements ont tendance à être remis à plus tard et les nouvelles technologies à se faire oublier. L’IA est clairement dans cette situation, sans démontrer, selon les professionnels, son utilité. Les études le révèlent, à l’instar de l’enquête menée par PlanRadar auprès des entreprises au niveau mondial : sur le seul territoire français, 81 % des sondés considèrent l’introduction de ces nouveaux procédés difficile. Ils sont aussi nombreux à y voir un faible retour sur investissement.
Les atouts de l’IA clairement identifiés
L’intérêt de l’intelligence artificielle concerne pourtant plus d’un aspect. Outre l’analyse des ressources sur les chantiers, elle pourrait également servir dans les processus de construction et de modélisation. Sur ce dernier point, elle commence à se faire remarquer au travers de plusieurs applications. Couplée aux outils de dessin, elle permet, entre autres, l’élaboration rapide de visualisations sans devoir passer par la modélisation 3D. Le gain de temps est évident, en plus de permettre de repérer tout aussi rapidement les clés du projet et ses points majeurs.
Concernant la gestion des données, ce point est plutôt associé au chantier. L’idée est de venir étudier ce que l’humain ne peut enregistrer avec rapidité, à savoir toutes les informations de manutention, travaux, délais pour en déterminer les origines, les causes. L’objectif ici est non pas la sanction, mais plutôt l’amélioration des process de fabrication et la réactivité.
Des outils déjà disponibles
Ces outils sont déjà accessibles, sans trouver à ce jour leur public, ou du moins à des niveaux encore trop faibles. Ils pourraient pourtant amener des réductions de coûts et donc un retour sur investissement rapide, contrairement aux avis des professionnels. Selon les premiers retours d’entreprises ayant fait le choix de l’investissement, les économies varieraient entre 10 et 30 %.
Gain de temps sur les chantiers, sécurisation des situations à risques, anticipation des actions et aide à la conception… les domaines sont donc multiples. Reste désormais à attendre une généralisation qui arrivera tôt ou tard.