Les voyants sont au rouge concernant la production de granulats en France pour l’année 2024. Les raisons sont multiples, économiques avec la baisse du nombre des constructions, ou pratiques avec l'arrivée des Jeux olympiques. Autant de facteurs qui, dans tous les cas, font craindre une année noire.
Publié le 11 janvier 2024 par Estelle Guiton
Une baisse d’activité attendue pour le béton
La situation actuelle de la construction a de nombreuses implications, touchant de plein fouet différents secteurs liés à ces réalisations. Parmi ces domaines figure la production de granulats et de béton. La branche s’attend à une année particulièrement difficile en 2024, comme l’a confirmé récemment le président de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem).
L’organisme met en avant une conjoncture qui se dégrade progressivement au fil des mois, au-delà des prévisions qui avaient pu être établies fin 2022 et qui se voulaient déjà alarmantes. En 2023, la production de béton prêt à l’emploi a ainsi baissé de 6,5 % par rapport à l’année précédente. Cela a représenté 36,7 millions de m³, selon les estimations de l’Unicem. Pour 2024, le recul devrait être de 10 % supplémentaires.
Une situation identique pour les granulats
Cette baisse ne concerne pas uniquement le béton. Les granulats sont impactés de la même façon. Selon les prévisions, le recul de la production devrait être de 7,5 % en 2023, avant d’enregistrer une diminution supplémentaire de 6 % en 2024. Cela devrait donner une production de 320 millions de tonnes de granulats.
La première cause de cette chute de production est la crise du secteur. Au troisième trimestre 2023, les chiffres pourraient afficher -48,6 % sur les mises en vente en neuf. La conséquence est qu’il y a moins de commandes de béton et de granulats et donc une extraction en forte diminution. Tous les professionnels partagent d’ailleurs le même avis, avec une vision plutôt négative de la situation pour les prochains mois.
Les travaux publics à contre-courant
Les Jeux olympiques pourraient également impacter le secteur avec un arrêt de la production dans les usines présentes le long de la Seine durant plusieurs semaines. Si les conséquences sont difficilement quantifiables, il est aisé d’en comprendre la portée : l’Île-de-France reste le département où l’activité de construction est la plus élevée.
Au milieu de ce tableau assez noir, il reste toutefois de bonnes perspectives dans certains domaines. C’est le cas des travaux publics qui résistent plutôt bien. L’une des raisons est la croissance des commandes publiques liées aux travaux budgétés depuis déjà plusieurs mois, en lien avec les actions programmées lors des dernières élections municipales et qui trouvent réponse à mi-mandat.
Autre point positif, la collecte des gravats pour la création de béton recyclé, plus environnemental. Cette démarche est aussi l’avenir de la profession et sera au rendez-vous de la reprise. Elle pourrait également offrir aux professionnels l’opportunité de se relancer.