En quelques années, le BIM s’est imposé parmi les méthodologies à disposition de tout le secteur du bâtiment. Cette technique se professionnalise désormais et accentue son développement, poussée par les nouvelles réglementations, à commencer par la RE2020.
Publié le 3 mai 2022 par Estelle Guiton
Une méthodologie non obligatoire
Ne l’appelez pas logiciel ou solution. Le BIM (building information modeling) est avant tout une démarche spécifique menée par les professionnels, de la conception à la réalisation concernant le domaine du BTP. Développée plus particulièrement à partir de 2014, cette méthodologie a depuis fait de nombreux adeptes. Selon les résultats 2021 du Baromètre sur l’usage du numérique et du BIM par les professionnels de la construction publiés par le Plan BIM 2022, 48 % des sondés le considéraient comme indispensable à leur activité.
Derrière cette méthode, c’est toute une évolution collaborative qui s’est mise en place. En effet, le BIM est avant tout un outil permettant un suivi du dossier de bout en bout par tous les acteurs, jusqu’à l’entrepreneur. Autant dire que son utilisation à titre personnel par un architecte ou un bureau d’études n’a que peu d’intérêt. Pourtant, les maîtres d’ouvrage, premiers bénéficiaires du BIM, s’avèrent encore réfractaires à son développement. Les motifs : la question financière, mais aussi l’effort organisationnel à mettre en place.
Un atout environnemental boosté par la RE2020
Les dernières avancées en matière de BIM augmentent ses capacités pour aller bien plus loin que la simple insertion d’objets. Désormais, il s’oriente vers une étude plus précise de la construction tournée vers les points énergétiques du bâtiment créé. Cette donnée est notamment née des exigences de la RE2020 en permettant de réaliser une simulation du bâti avec une analyse thermique. Cela assure la détection des ponts thermiques et la vérification des jonctions de parois, entre autres.
Les nouvelles fonctions garantissent de visualiser les résultats de calculs portant sur les apports de chaleur, les déperditions, ou encore d’effectuer les calculs réglementaires pour vérifier le bon respect de la réglementation environnementale pour le bâtiment créé. Ces éléments sont ensuite exploités lors des travaux avec, à la clé, une économie importante dans l’élaboration des études et un gain de temps au niveau de la mise en œuvre sur le terrain.
Autant dire que s’il n’est pas obligatoire, le BIM prend de plus en plus de poids dans les projets de conception, que ce soit pour des réalisations en neuf comme des rénovations, agrandissements ou réhabilitations. Ces évolutions sont associées à un autre point et non des moindres : les différents intervenants et développeurs se retrouvent aujourd’hui autour d’un format commun, l’IFC (industry foundation classes) pour en simplifier l’exploitation depuis l’ensemble des logiciels de création architecturale. Un plus qui ne peut que faciliter le développement du BIM dans le secteur du BTP au cours des prochaines années.