Pour éviter un nouveau feu d’ampleur de celui de 2019, la cathédrale Notre-Dame à Paris s’est dotée lors de sa reconstruction d’un système anti-incendie avec la diffusion de micro-gouttelettes. Particularité : il est totalement invisible pour les visiteurs.
Publié le 12 décembre 2024 par Estelle Guiton
Un système de protection incendie entièrement revu
Après la sidération des flammes, l’heure est venue à la sécurisation de Notre-Dame. Une mesure réfléchie dès le début de la reconstruction après l’incendie d’avril 2019. Alors que celui-ci, qui a ravagé la charpente, reste encore à ce jour sans origine clairement définie, les travaux ont, eux, intégré plusieurs systèmes de protection incendie pour éviter de revivre le même sinistre.
À l’époque, la cathédrale disposait d’équipements d’alerte et non pas de protection. Selon la reprise de la chronologie de cette journée, le premier message est apparu au centre de surveillance à 18h38, entraînant l’évacuation immédiate du bâti. Mais selon la procédure, il a fallu attendre deux constatations humaines avant le déclenchement de l’intervention des pompiers. Un délai qui, désormais, sera inexistant.
La brumisation pour protéger le bâti
Pour offrir une solution de protection à la mesure de l’édifice, c’est le système de brumisation qui a été retenu. Celui-ci permet la diffusion de micro-gouttelettes à la première alerte. Il s’active automatiquement pour créer un brouillard d’eau et diminuer immédiatement la température ambiante, tout en étouffant les flammes en chassant l’oxygène. Cette technique est déjà employée sur d’autres constructions dans le monde, notamment à la cathédrale Saint-Patrick de New York, dans les datacenters et les tunnels.
Son autre intérêt, au-delà de son efficacité, est de ne pas venir détremper les lieux afin de préserver les espaces et les éléments. Pour compléter l’installation, plus de 50 caméras thermiques ont aussi été installées dans des points stratégiques, c’est-à-dire près de zones à risque, comme les panneaux électriques. Elles viennent repérer immédiatement les variations anormales de température et activer automatiquement le système de brumisation. Enfin, les détecteurs de fumée achèvent le dispositif de sécurité.
Un système de protection invisible pour les visiteurs
Au-delà des données techniques, l’installation a aussi dû faire face à un autre défi : rendre la mise en place invisible. Pour cela, le système serpente le long de la charpente, jusqu’à la flèche. Les autres équipements sont positionnés dans des endroits discrets.
La cathédrale Notre-Dame de Paris s’est rouverte au public le 7 décembre. Les travaux se sont élevés à 700 millions d’euros, financés en intégralité par des dons privés. Au total, c’est même 846 millions qui ont été récoltés à travers le monde. La somme restante sera utilisée pour réaliser les aménagements extérieurs.