Le rapport commandé par la ministre du Logement Valérie Letard sur la RE2020 a été dévoilé. Il préconise plusieurs évolutions dans les prochaines étapes de la réglementation, tout en confirmant la nécessité d’en conserver la ligne directrice.
Publié le 21 août 2025 par Estelle Guiton
Évaluer la faisabilité des prochaines étapes de la RE2020
Quand le gouvernement s’interroge sur la RE2020 et ses prochaines étapes… C’est tout le sens donné à la commande du rapport sur la faisabilité des prochaines échéances de la réglementation, confié à Robin Rivaton, directeur général de Stonal, une plateforme SaaS européenne pour l’optimisation de la gestion des données patrimoniales pour les propriétaires de bâtis. Celui-ci a rendu sa copie le 30 juin, faisant le bilan de la réglementation et envisageant son avenir.
Ainsi, l’auteur du rapport préconise au total 23 modifications concernant l’application de la RE2020, en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Celle-ci franchira un nouveau palier d’application au 1er janvier 2026. Autant de points mis en avant pour répondre à la demande du gouvernement : la trajectoire 2025-2028-2031 de la RE2020 peut-elle être suivie sans freiner l’accès au logement, et quels verrous techniques et économiques sont présents ? À l’origine, cette réglementation visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à prendre en compte le confort d’été.
Poursuivre le calendrier, avec plusieurs aménagements
Le rapport estime le surcoût de la construction engendré par la hausse des exigences amenées par les nouveaux échelons à venir à 11 %. Cela devrait toucher principalement les domaines de l’isolation, des équipements thermiques et de la décarbonation des matériaux. Selon les projections, la mesure entraînerait la non-construction de 15 000 à 16 000 logements par an d’ici 2035. Un chiffre conséquent alors que le secteur connaît déjà une diminution des mises en chantier de 25 % comparé à la période d’avant-Covid.
La solution pourrait alors se trouver dans la hausse temporaire des seuils carbone pour permettre la prise en compte des nouveaux modes de calcul de la base de données nationale de référence sur les données environnementales et sanitaires des produits et équipements de la construction (INIES) qui influe sur les FDES.
La climatisation en question
Cette révision des règles à envisager pourrait aussi concerner la modification des indicateurs sur la mise en place de systèmes rafraîchissants afin de mieux prendre en compte le confort d’été, sans exclure totalement ces solutions au nom de la question environnementale. Dans sa première version, la RE2020 visait justement ces équipements, amenant à renforcer l’isolation des bâtis pour exclure leur installation.
Parmi les autres mesures, le rapport préconise aussi une meilleure prise en compte des surfaces extérieures, de la hauteur sous plafond ou de l’orientation des bâtis pour conserver l’habitabilité et le confort de vie des constructions.
Ces différentes propositions, si elles sont suivies par le gouvernement, devraient donner lieu à la publication d’un décret d’application d’ici la fin 2025.