Avec la hausse des températures, la climatisation apparaît de plus en plus comme un indispensable dans les constructions. L’ADEME met toutefois en garde face à son utilisation massive, loin d’être neutre pour l’environnement. L’organisme lui préfère les autres techniques pour rafraîchir l’air ambiant. Cela passe par la bonne isolation des immeubles, entre autres.
Publié le 29 août 2024 par Estelle Guiton
La climatisation, un équipement en développement
Hausse des températures, multiplication des épisodes caniculaires, ces dernières années ont montré le chemin de ce qui devrait devenir notre quotidien. Dans son rapport de 2022, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) indiquait déjà la nécessité de se préparer à des phénomènes de chaleur de mai à octobre à peu près 3 années sur 4. Le premier effet est la création d’îlots de chaleur dans les villes que les climatisations ne font qu’accentuer.
L’ADEME (Agence de la transition écologique) l’a rappelé récemment. S’il n’est pas question pour l’organisation de rejeter complètement ces équipements, ils doivent être installés et utilisés de façon adaptée. L’Agence met en avant les risques liés à la surconsommation énergétique, en plus de l’aggravation du phénomène de chaleur dans les villes. En effet, la climatisation renvoie l’air chaud de l’habitat vers l’extérieur, provoquant un réchauffement alentour.
Réduire la surchauffe des locaux
Selon les projections de l’ADEME, d’ici 2050, ce sont plus de 25 % des bâtiments qui subiront une surchauffe de leurs locaux durant ces épisodes. Dans ce cas, la climatisation trouve clairement son utilité. Déjà, en 2020, l’équipement apparaissait dans un quart des logements et 40 % des immeubles tertiaires. En contrepartie, son emploi a généré quelque 4,4 millions de tonnes de CO2 sur cette même année. Cela représente 5 % des émissions totales de la France.
Pour contrer ces mauvais chiffres, l’organisme préconise de s’intéresser à d’autres solutions permettant d’obtenir des résultats concluants. Les premiers sont les modes passifs. Il s’agit de l’isolation des bâtis, mais aussi la mise en place de protections solaires efficaces et l’utilisation de la ventilation naturelle nocturne. Les études menées confirment que ces techniques combinées permettent de garantir un confort intérieur suffisant.
Des solutions novatrices
L’Agence met également en avant d’autres procédés tels que la géothermie, les réseaux de froid urbains, ou les puits provençaux. D’autres systèmes, moins lourds à mettre en place, apparaissent tout aussi intéressants comme les brasseurs d’air, ou le rafraîchissement adiabatique basé sur l’évaporation de l’eau.
Et en cas d’utilisation de la climatisation, la température la plus basse doit être limitée à 26 °C. L’ADEME va plus loin en préconisant également la mise en place de malus sur les climatiseurs mobiles les moins performants. Une façon d’orienter l’achat non pas vers un choix impulsif, mais bel et bien vers une installation réfléchie et efficace.