La ville de Paris réfléchit à une meilleure valorisation des eaux de pluie. En ce sens, la municipalité a proposé en août 2025 son projet de plan pluie. L’objectif est de poursuivre la transformation déjà engagée en réduisant l’imperméabilisation des sols.
Publié le 14 octobre 2025 par Estelle Guiton
Paris, future « ville éponge »
Paris poursuit sa transformation pour devenir plus environnementale. Cela passe depuis quelques années par le « détricotage » des principes appliqués ces dernières décennies. Parmi les éléments regardés de près figure le traitement des eaux de pluie. Le premier plan date de 2018 avec des travaux de désimperméabilisation des sols.
Ainsi, depuis son entrée en application, ce sont 150 hectares en ville qui ont été végétalisés et traités pour laisser l’eau de pluie s’infiltrer dans les sols. De même, 130 hectares ont été déconnectés du réseau. Un premier pas important et un effort que la Mairie compte désormais poursuivre pour les décennies à venir.
Renforcer les mesures prises avec le nouveau plan pluie
Ainsi, un nouveau plan pluie a été présenté en août 2025 afin de renforcer les mesures déjà prises. Celui-ci met en avant l’état de « ville éponge » pour la capitale en traitant différemment les eaux de pluie sur au moins 55 % du territoire parisien d’ici 2050. Cela implique notamment de travailler sur la perméabilité des sols. Le chiffre à atteindre est de 40 % de la superficie de Paris qui doit devenir perméable.
Cette action passe majoritairement par la végétalisation des espaces, mais pas seulement. Elle implique aussi de déconnecter certaines surfaces (environ 15 %) du réseau des égouts. Ce choix compense la mise en place d’opérations de valorisation de cette source d’eau. Ce peut être par la mise en œuvre de récupérateurs d’eau de pluie ou simplement en permettant leur évacuation dans les sols. Cette absorption naturelle vient alimenter les plantations et évite d’autres consommations. Une façon de retrouver le cycle naturel de l’eau que la Mairie compte désormais mettre en avant.
Un enjeu au-delà du réemploi des eaux de pluie
Les enjeux dépassent d’ailleurs le simple cadre de la récupération ou du réemploi, en lien direct avec les autres initiatives de la ville. C’est le cas avec la (ré)ouverture à la baignade dans la Seine, d’abord pour les athlètes en 2024 lors des Jeux olympiques, et au public en 2025. En effet, chaque année, ce sont près de 40 millions de m³ d’eaux pluviales qui sont renvoyés dans les égouts, se mêlant aux eaux usées.
La première conséquence est la pollution de la Seine. En effet, lorsque le réseau est saturé – ce qui est le cas lors de fortes pluies – le trop-plein est automatiquement reversé dans le fleuve. D’où l’interdiction à la baignade dans ces situations.
Le premier plan pluie avait alors permis d’éviter le rejet dans les égouts de quelque 950 000 m³ d’eau. Le chiffre est important, confirmant la nécessité de poursuivre les efforts.