La métropole de Nice a lancé un vaste programme de renaturation du territoire. L’objectif est la zéro artificialisation des sols, travaillée sur une zone comprenant friches et sols artificialisés. A la clé, la création de parcs et de nouveaux logements, tout en libérant les sols du béton.
Publié le 2 avril 2024 par Estelle Guiton
Une stratégie pour rendre les sols à la nature
Respecter les principes de la ZAN tout en poursuivant le développement des métropoles, c’est l’enjeu auquel doivent désormais se confronter toutes les municipalités ou groupements de communes. En effet, la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) fixe un principe simple : stopper les constructions pour redonner sa place à la nature, sans empiéter sur elle.
La gestion des projets amène alors de nombreuses interrogations pour permettre la poursuite des constructions, tout en respectant les nouveaux critères. En effet, la rénovation ne peut suffire, tout comme la reconstruction sur la démolition. La métropole de Nice a, elle, trouvé la solution en transformant une friche urbaine. Le projet est de grande envergure, tout en multipliant les avantages. Le premier sera de lui permettre de respecter et même dépasser les objectifs fixés par la loi, selon les annonces faites au Mipim (Marché international des professionnels de l’immobilier) en mars 2024.
Supprimer les friches pour créer de nouveaux espaces de vie
Le projet est inscrit dans le plan de végétalisation du territoire. Il s’appuie sur un site de 67 hectares situé dans la basse vallée du Var et combinant aujourd’hui friches et sols artificialisés. L’idée est de renaturaliser les sols en répartissant l’espace entre constructions neuves et parcs.
Cette action est rendue possible par le rendu à la nature de plus de sols artificialisés que ce que le projet prévoit en construction. Sur l’ensemble de la métropole, le projet de renaturation des sols s’étend sur 10 000 hectares. Ceux-ci sont intégrés dans une OIN (opération d’intérêt national). Les nouvelles réalisations y occuperaient 210 hectares, soit 2 % des surfaces. En contrepartie, la somme des sols naturels sera augmentée de 10 %.
Un suivi de la biodiversité
Les premiers travaux devraient débuter par la réalisation du parc paysager dès ce printemps 2024. 5 hectares devraient être livrés d’ici 2025. Les travaux comprennent les plantations, mais avant tout la dépollution des sols afin de rendre le terrain sain et supprimer toute trace de construction préalable.
En parallèle, la métropole de Nice a aussi décidé la mise en place d’un observatoire. Il mesurera et pilotera les actions liées à la biodiversité. Son premier objectif sera de vérifier l’impact des travaux engagés sur le territoire. Un rapport sera publié tous les trois ans.
Le projet, lui, s’établit sur 30 ans. Il concerne un ensemble de 15 communes de la métropole niçoise. Il devrait permettre la création de logements, d’équipements et, bien sûr, d’espaces verts. Un bel exemple aussi de réemploi des friches naturelles et industrielles pour valoriser ces espaces.