Les professionnels de la grande distribution demandent un report de l’obligation de pose de panneaux photovoltaïques sur les parkings. Inclue dans la loi EnR, cette contrainte doit entrer en application en 2028, mais doit faire face à la question de l’approvisionnement.
Publié le 20 juin 2024 par Estelle Guiton
Reporter l’échéance de 2028
Les règles mises en place pour préserver l’environnement se sont multipliées ces dernières années avec encore certaines mesures à entériner. C’est le cas de l’obligation future de couvrir les parkings avec des ombrières photovoltaïques. Votée dans le cadre de la loi sur les énergies renouvelables de mars 2023, la loi entrera en application au 1er juillet 2028. Elle concerne au total plus de 21 000 magasins et centre commerciaux disposant d’une surface de parking de plus de 1 500 m², soit l’équivalent de 80 à 130 places.
Si la mesure n’est pas contestée par les principaux intéressés, les organismes de la grande distribution demandent, en revanche, un report de l’obligation d’au moins deux ans. Cela leur permettrait de s’équiper dans de bonnes conditions. Selon eux, ce délai devrait garantir à tous les centres de profiter d’un marché français émergent et qui devrait monter en puissance au cours des prochains mois. Un délai donc nécessaire pour appliquer la loi.
Utiliser les parkings en source d’énergie
Cette obligation est importante puisqu’elle représente une surface à couvrir de près de 70 millions de mètres carrés. Ces espaces vont ainsi devenir des sources de production d’énergie pour des mètres carrés faciles à trouver. La solution est intégrée au programme devant contribuer à atteindre la neutralité carbone en 2050 en France. Elle va aussi permettre de couvrir l’ensemble de ces surfaces pour plus de confort.
L’électricité produite peut être, au choix des établissements, autoconsommée ou renvoyée dans le réseau ENEDIS. Dans tous les cas, les professionnels concernés ne contestent pas cette nouvelle mesure mais demandent simplement à pouvoir profiter de bonnes conditions pour la mise en œuvre, notamment sur le plan économique.
Profiter de meilleures conditions d’installation
Ainsi, pour les organismes du secteur, la publication tardive des décrets d’application a entraîné un retard dans la mise en œuvre de la chaîne de production de panneaux photovoltaïques en France afin de répondre à la demande. Les professionnels estiment que le fonctionnement des usines françaises ne pourra intervenir qu’en 2025. Un délai qui les amène à réclamer ce report de deux ans dans l’application de la loi.
Ce n’est pas le seul changement qu’ils voudraient. En effet, ils demandent aussi une redéfinition des surfaces à couvrir. Notamment, les organismes souhaiteraient que seule la moitié des places de parking soit prise en compte, sans y intégrer les allées. L’idée est d’éviter de figer l’espace durant 20 ans, durée de vie estimée des panneaux.