Le nombre de passoires thermiques est en baisse. Un résultat qui n’est cependant pas le fait de travaux en forte progression, mais l’application des réformes liées au calcul du DPE. Un nombre qui devrait encore évoluer avec l’entrée en application de la réforme liée au coefficient de conversion électrique, au 1er janvier 2026.
Publié le 9 décembre 2025 par Estelle Guiton
Moins de passoires thermiques, sur le papier
Les chiffres ont parlé : au 1er janvier 2025, le parc immobilier français comptait 400 000 passoires thermiques en moins avec un nombre désormais établi à 5,4 millions. Un bon résultat ? Pas tout à fait. En effet, le Service des données et études statistiques (SDES) régi par le ministère de la Transition écologique pondère ces résultats.
Selon l’organisme, ce sont ainsi quelque 160 000 appartements qui sont sortis des catégories F ou G du DPE sous l’effet de la modification des changements de seuils de calcul pour les petites surfaces (moins de 40 m²) entrée en vigueur en juillet 2024. Cela représente 38 % des baisses du nombre de passoires thermiques sur un an, et ce ne pourrait être qu’un début.
Une nouvelle baisse « technique » à prévoir
Le chiffre aujourd’hui avancé serait de 700 000 résidences principales. Un nombre conséquent, sans faire progresser la qualité des habitats et une aubaine aussi pour les propriétaires de passoires thermiques qui retrouvent ainsi le droit de louer leur bien, sans avoir à effectuer de travaux. En effet, sans cette évolution, ce sont autant de logements qui auraient dû sortir du parc locatif au 1er janvier 2025.
Ce n’est en même temps qu’un début : le 1er janvier 2026 marquera également l’entrée en application d’une deuxième réforme influant sur les résultats du diagnostic de performance énergétique. Elle concernera cette fois la baisse du coefficient de conversion de l’électricité utilisé dans le calcul énergétique.
Plus de 450 000 logements toujours classés G
En 2025, le nombre de biens avec un DPE F ou G équivaut à 14,4 % du parc immobilier total en France. Cela représente 12,7 % des résidences principales, soit 3,9 millions de logements. Pour le parc locatif, le chiffre est de 1,1 million, soit 13,8 % de l’ensemble des biens loués.
Selon l’étude menée, les propriétaires de passoires thermiques sont majoritairement des personnes âgées aux revenus modestes. Un autre chiffre parle de lui-même : 17,7 % des logements du parc locatif appartiennent à des propriétaires de plus de 80 ans.
Autant dire qu’au vu de l’ensemble des données, il s’avère difficile de déterminer avec précision l’évolution des travaux pour sortir les logements du statut de passoire thermique. Une situation que reconnaît d’ailleurs le SDES et qui va donc perdurer jusqu’à au moins 2027 pour obtenir des chiffres justes… à moins que de nouvelles réformes soient votées.