Alors que les chiffres d’accidents graves sur les chantiers restent toujours élevés en France, le bilan des travaux pour les Jeux olympiques apparaît comme un exemple avec un chiffre divisé par quatre par rapport à la moyenne en France. Une expérience dont le gouvernement veut désormais se servir comme modèle.
Publié le 26 décembre 2024 par Estelle Guiton
Des chiffres d’accidents inchangés depuis 2019
Le niveau d’accidents graves sur les chantiers reste l’un des points noirs de la profession. Les derniers chiffres viennent une nouvelle fois le confirmer avec un taux qui demeure élevé, tout comme le nombre de décès par an. Il était de 789 en 2022, contre 790 en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie. Concrètement, en France, ce sont deux décès et plus d’une centaine d’accidents graves qui sont enregistrés chaque jour.
Mais cela pourrait changer. Pour cela, il suffit de s’intéresser aux chiffres diffusés concernant les travaux pour les opérations de construction des Jeux olympiques. Tout au long du chantier, le taux d’accidentologie a été divisé par 4 par rapport à ce qu’il aurait pu être au regard des opérations, du nombre d’ouvriers sur site, et de la durée des travaux. À la livraison, il était à déplorer « seulement » 181 accidents et zéro mort. De quoi en faire un modèle pour le futur.
Les travaux des JO en exemple
C’est d’ailleurs bel et bien l’intention du gouvernement, selon les propos de la ministre du Travail et de l’Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet. Pour y parvenir, elle envisage la mise en place de « groupes de contact » pour aller au-delà des campagnes de sensibilisation. La dernière a d’ailleurs eu lieu en novembre 2024 pour rappeler les gestes et bonnes pratiques. L’objectif est simple : ne plus faire des accidents sur les chantiers une fatalité. Pour la ministre, cela devrait aussi passer par l’amélioration du dialogue social afin d’influer sur la santé au travail.
Aujourd’hui, les commissions de santé ne sont obligatoires que pour les entreprises de plus de 300 salariés. Autre point, ce sont les jeunes qui sont les plus touchés par les accidents, souvent en raison d’un manque d’expérience. Un sujet sur lequel il est désormais nécessaire d’agir.
Le miracle des JO ou des actions bien menées ?
Pour expliquer les chiffres sur les opérations de construction des JO, il faut d’abord s’intéresser aux solutions mises en place. Les mesures de sécurité ont été renforcées et le suivi beaucoup plus pointu. Une évidence aux effets immédiats, impliquant également directement la responsabilité des entreprises titulaires des marchés. Une prouesse aussi sur un lieu où la co-activité a été très importante.
Parmi les actions instaurées figurent les contrôles, mais aussi un renforcement par les entreprises des salariés dédiés à la sécurité, notamment avec les hommes trafic. D’autres actions ont été menées telles que la mise en place d’un système de circulation en marche avant. Enfin, la formation a joué son rôle, tandis que les salariés étaient pour beaucoup des personnes en réinsertion et retour à l’emploi. Un exemple à suivre, sans moyens conséquents et coûteux…