Dès leur obtention, le comité d’organisation a promis de minimiser l’impact des Jeux olympiques de Paris sur l’environnement. L’objectif est notamment de diviser par 2 les émissions de CO2 par rapport aux éditions de Londres et Rio.
Publié le 20 août 2024 par Estelle Guiton
Des Jeux à faible empreinte carbone
1,58 million de tonnes d’émission de CO2, tout en visant pour la première fois dans l’histoire des JO un bilan émissif positif : c’est l’engagement pris par le comité d’organisation des JO de Paris. Le chiffre n’est pas anodin. Il correspond à la moitié des émissions enregistrées à Londres en 2012 (3,3 millions d’émissions au total) et à Rio en 2016 (3,6 millions). C’est aussi le bilan carbone à obtenir pour faire de ces Jeux olympiques les plus respectueux de l’environnement.
Pour y parvenir, l’organisation a d’abord fait le choix de l’utilisation de sites existants. L’objectif était de limiter les constructions, d’une part consommatrices de matériaux, d’autre part souvent laissées à l’abandon une fois la quinzaine passée, faute d’utilité. Cette option retenue par Paris n’est toutefois pas sans conséquences, notamment de par la réhabilitation des lieux, avec l’emploi de nouveaux matériaux et le tri et recyclage des matériaux retirés.
Des matériaux écoresponsables… ou presque
Pour les sites construits, à l’instar du Village olympique, la première idée était de privilégier le bois et les éléments bas carbone. Le Covid et la crise des matériaux ont eu raison de ces bonnes intentions. La toiture bois du centre aquatique repose finalement sur un socle en béton. De même, l’emploi de béton bas carbone promis sur les diverses constructions a souvent été remplacé par un béton classique. La raison : le problème du délai de prise de ce matériau en hiver, trop long pour tenir les délais de construction très courts.
Pour compenser, l’organisation a pu compter sur l’emploi de matériaux recyclés, la mise en place de solutions techniques à énergie renouvelable et la méthode d’acheminement des équipements sur les différents sites. C’est en effet le transport fluvial sur la Seine qui a été préféré, limitant ainsi les émissions liées au transport. À titre d’exemple, les choix réalisés pour la mise en œuvre du Village des athlètes ont, selon les chiffres avancés par la Solideo, la société créée – et depuis liquidée – pour gérer les différentes constructions, devraient être les plus écologiques. Ils ont généré moins de 320 000 tonnes de CO2, donnée de référence des éditions précédentes.
Une donnée encore difficile à quantifier : les transports
Si pour le moment les chiffres viennent confirmer la bonne orientation des JO sur la voie environnementale, il reste un élément qui risque de plomber la donne : celle du transport des spectateurs. Les stades et sites olympiques qui font le plein sous-tendent une autre information, celle des émissions liées à la venue du public, de France mais aussi pour beaucoup de l’étranger. Difficile de quantifier cette donnée, même si les premières estimations font état de plus de 1,5 million de personnes, sur les 15 millions de spectateurs, qui sont venus de l’étranger, auxquels s’ajoute le transport de plus de 15 000 athlètes et 9 000 journalistes.
Pour compenser, le Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris a déjà prévu de soutenir plusieurs projets environnementaux : 9 à l’international et 4 en France. Parmi eux, le reboisement de terres dans le Val-d’Oise. Enfin, les constructions réalisées trouveront un nouvel usage. C’est principalement le cas du village des athlètes qui, une fois les Jeux paralympiques achevés, seront transformés en logements.