La COP28 a mis en lumière tous les secteurs sur lesquels travailler pour arriver à agir sur le climat. La construction est l’un des domaines où des améliorations sont attendues, restant encore un acteur trop important dans l’émission de gaz à effet de serre dans le monde. Pour y contribuer, les architectes ont un rôle central, comme l’a rappelé la profession lors de cette conférence.
Publié le 30 janvier 2024 par Estelle Guiton
Le bâtiment, mauvais élève pour l’environnement
Ce n’est pas une nouveauté, mais la COP28 a permis de le rappeler : le secteur de la construction demeure un acteur majeur dans l’évolution climatique. Un bon point : il a aussi les moyens d’agir et ce, sans délai. Les innovations sont constantes avec une prise en compte active de la question environnementale. À ce titre, les architectes ont un rôle à jouer dans leur façon d’appréhender la construction.
La profession semble l’avoir compris avec un message de ses représentants, lors de la conférence pour le climat, allant dans ce sens. Une petite évolution, voire une révolution, à laquelle les nouvelles générations d’architectes se préparent. Une obligation aussi : selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie, les bâtiments sont responsables de 26 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. 8 % sont la conséquence des constructions et des matériaux, 18 % de leur usage, notamment avec l’emploi du gaz et de l’électricité.
Repenser les villes pour le futur
Le constat est limpide. Ce qui a fait les beaux jours de l’architecture il y a plusieurs décennies, à l’image du modèle imaginé par Le Corbusier, n’a désormais plus d’intérêt. Pire, ces réalisations sont à l’inverse de ce qu’il faut exécuter. Bétonnisation, place centrale donnée à la voiture, grands bâtiments… cette vision semble clairement désuète à une période où sont mis en avant les espaces de déplacements doux, la (re)végétalisation des sites et la fin de l’artificialisation des sols.
Aujourd’hui, la question porte également sur le réemploi des matériaux, le développement de logements sociaux et adaptés, et la réhabilitation. Cela implique aussi de renoncer à certains principes bien ancrés et ce au-delà de la seule vision architecturale. C’est en cela que la profession peut agir, en amenant de nouvelles solutions issues des travaux de recherche entrepris par de nombreux fabricants.
Les architectes, engagés sur la voie du renouveau
Cette nouvelle vision s’apprend désormais dès l’école et fait partie de l’ADN de la majorité des jeunes diplômés en architecture selon les propos de Christine Leconte, présidente de l’Ordre des architectes de France à l’occasion de la COP28. Pour beaucoup de jeunes professionnels, la motivation tient dans la volonté d’aider les gens et l’environnement en créant des villes adaptées au changement climatique. La réhabilitation y occupe une place centrale, au même titre que l’évolution des matériaux.
Ainsi, l’avenir pourrait être à la fois dans la modification de l’existant et l’utilisation de nouveaux principes de construction et d’aménagement, loin de la conception du « tout raser pour tout recommencer » qui a longtemps prévalu.