Venu d’Asie, le miscanthus n’en finit plus de faire découvrir ses nombreuses propriétés et bénéfices. En dix ans, il a notamment trouvé sa place dans le secteur du BTP. Dernier exemple d’usage : le chauffage. La plante est en effet utilisée comme biocombustible. Elle est d’ailleurs employée pour alimenter tout un village, déjà équipé d’une chaudière biomasse.
Publié le 4 juillet 2023 par Estelle Guiton
Du champ au chauffage
Une production locale, une utilisation en circuit court et des produits 100 % naturels. L’économie circulaire est ici exploitée à son maximum. Ici, c’est à Bernwiller, petit village de 1 200 âmes près de Mulhouse qui, en dix ans, a modifié le quotidien de ses habitants, pour une bonne cause.
À la recherche d’économies et d’efficacité, la petite ville avait déjà fait le choix de la chaudière communale alimentée par des plaquettes de bois. Seul inconvénient, les ressources ne sont pas inépuisables et plutôt longues à se reconstituer. L’idée est alors de chercher une nouvelle source d’énergie facile à planter, facile à faire pousser et tout aussi simple à récolter et utiliser, sans transformation. Le miscanthus coche toutes les cases pour un emploi comme biocombustible avec un avantage supplémentaire, celui d’amener un revenu sûr aux agriculteurs locaux se lançant dans l’aventure.
Plusieurs utilisations pour améliorer l’environnement
À la base, la culture du miscanthus avait un objectif dans le village : la réduction des nitrates de l’eau. Depuis, elle a montré ses nombreuses qualités. Les études en cours révèlent sa capacité d’assainissement des sols face aux hydrocarbures. Elle est aussi utilisée en paillage, en copeaux ou sciure pour les litières animales.
Le miscanthus s’adapte à toutes les terres lors de sa pousse, sans avoir besoin d’ajout d’engrais et de produits phytosanitaires. La récolte annuelle garantit sa ressource d’une année sur l’autre. Dans et autour de Bernwiller, ce sont 27 hectares qui sont plantés, permettant d’alimenter en chauffage un réseau comprenant les bâtiments publics et quelque 70 habitats.
Une économie pour ses utilisateurs
Aujourd’hui, le prix du kilowatt de l’installation est largement inférieur aux autres solutions de chauffage disponibles sur le marché, que ce soit le gaz, le fioul ou l’électricité. Il permet à chaque construction raccordée de disposer aussi de l’eau chaude sanitaire. Son usage pourrait être élargi sur la commune. Déjà employé pour protéger les alentours des jeux pour enfants, il va également trouver sa place dans les bâtiments, en isolant.
L’idée fait son chemin, à la manière du chanvre un peu plus contraignant à cultiver et traiter. Le nombre de champs de miscanthus pourrait aussi fortement augmenter ces prochaines années grâce à sa capacité d’adaptation à son environnement. Une facilité qui doit toutefois être maîtrisée selon les professionnels pour ne pas retomber dans une culture opportuniste qui ramène toute la filière à la monoculture, avec ses conséquences négatives.