Tandis que la filière de recyclage s’organise progressivement, elle ne peut se dissocier de la question de l’économie circulaire. Cette donnée est d’autant plus vraie pour le secteur du BTP. Celui-ci est désormais actif sur ce sujet avec des démarches de plus en plus nombreuses, en lien avec les nouvelles réglementations.
Publié le 20 avril 2023 par Estelle Guiton
La démarche circulaire pour réduire les déchets
C’est la question de ces derniers mois, voire de ces dernières années : comment réduire les déchets liés au secteur de la construction ? Face à l’urgence, c’est désormais la réglementation qui a pris le pas avec une obligation de valorisation des gravats, de réemploi et de recyclage, associée à la traçabilité des matériaux afin d’identifier leur parcours dès leur départ vers les filières de transformation.
Derrière ces différentes notions se cache une autre donnée qui devient progressivement indissociable, celle de l’économie circulaire. L’expression a une définition précise : réduire la consommation de matières premières en renforçant leur recyclage au niveau local. En résumé, faire du neuf avec du vieux et cela dans un périmètre restreint pour limiter le transport.
Une gestion des matériaux encadrée
Les différentes étapes à suivre sont clairement définies. Elles débutent, selon le Cerema, organisme d’expertise sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, par une étude des besoins en matières premières, la mise en avant d’une consommation raisonnable et responsable. Cela implique un bilan du cycle de vie de chaque matériau, amenant à privilégier les ressources issues du recyclage.
Les déchets de déconstruction doivent également être étudiés et triés pour les valoriser au mieux de ce qu’ils peuvent être. Cela comprend leur préparation avec un tri sur site, leur retraitement et, dans le cas où ils ne peuvent être utilisés dans de nouvelles fabrications, envisager leur destruction dans un but de profit tel que la valorisation énergétique. Enfin, pour ce qui doit être une infime partie des gravats, il est nécessaire de mettre en place le processus d’élimination.
Une vision large des capacités de réemploi
Ainsi, l’économie circulaire doit se réfléchir avec une vision étendue pour permettre à tous les acteurs d’y trouver leur compte et surtout d’anticiper les besoins et définir les lieux de traitement. Cela signifie notamment de connaître les possibilités de réemploi alentour au travers de projets engagés. Plus largement, cette réflexion doit être menée de façon élargie à tout le territoire pour une meilleure répartition sur les centres de retraitement et pour favoriser les circuits courts.
Un défi donc qui, de l’aveu même des professionnels, nécessite dans un premier temps un accompagnement, que ce soit pour mieux appréhender les compétences dans le réemploi des matériaux ou pour leur intégration dans les projets de construction, dès la phase de conception.