Le Groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe du bâtiment (GTQE) a mis à jour son livre blanc édité en 2018. Les membres y reviennent sur la qualité de l’isolation, nécessaire pour renforcer la performance des bâtis, mais aussi les moyens de contrôle à envisager pour garantir les résultats liés aux travaux entrepris.
Publié le 4 avril 2023 par Estelle Guiton
La baisse des consommations en ligne de mire
C’était l’objectif du livre blanc édité en 2018 par le GTQE. La qualité de l’isolation du bâtiment en construction reste une nouvelle fois au cœur du document mis à jour en ce début 2023. Ainsi, dans son préambule, le rapport corrigé revient sur l’étude du Building Performance Institute Europe. Celui-ci met l’accent sur les conséquences que pourrait induire la rénovation complète des bâtiments résidentiels au niveau européen, permettant d’envisager une réduction de 44 % des besoins en chauffage.
Pour le Groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe du bâtiment, la décarbonisation est un chantier urgent, notamment au vu de la situation de crise entourant le marché de l’énergie. Cela implique de s’intéresser, en premier lieu, à la performance des mesures en place. À ce titre, le groupe met en évidence leur insuffisance pour contenir la crise climatique, énergétique et sociale, estimant que 86 % des travaux entrepris ne sont pas encadrés, souvent limités à de simples actions de rénovation.
La garantie de résultat pour améliorer les travaux
Parmi les propositions du GTQE figure l’obligation de résultat. Cela pourrait se traduire par une vérification systématique des travaux afin de contrôler la réalité des améliorations de performance. Le débat est majeur avec une idée, aboutir à une conception en adéquation avec les ambitions promises.
Cette mise à l’index a donné lieu auprès des professionnels du groupe à plusieurs études avec un constat d’écart important entre les simulations et les résultats réels, notamment en matière de chauffage.
Gérer efficacement les ponts thermiques
L’autre chantier auquel s’attaque le Groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe du bâtiment concerne les ponts thermiques. Les membres en précisent l’importance non seulement au niveau énergétique avec des déperditions conséquentes, mais aussi au niveau de la qualité de l’air intérieur. En effet, qui dit pont thermique dit température pouvant être inférieure au point de rosée à certains endroits, conduisant à l’apparition de moisissures. Le phénomène touche tout autant les logements anciens que les logements neufs.
À cela, le groupe relève la tendance à l’isolation par l’extérieur qui ne permet pas forcément de performer l’enveloppe du bâtiment, laissant apparaître encore des déperditions au droit des balcons et acrotères. L’occasion de rappeler non seulement l’importance de la qualité des isolations par l’intérieur mais aussi la nécessité d’un contrôle poussé après travaux. Le livre blanc met en avant une autre idée, celle de la prime travaux combinés. Une façon de garantir la réalisation de bouquets de travaux pour plus d’efficacité, tout en définissant un ordre adéquat. Affaire à suivre…