Les principaux acteurs de l’immobilier se sont réunis en collectif pour réfléchir aux solutions d’avenir. L’idée est de partager entre tous les intervenants les innovations et pratiques pour permettre d’adapter les immeubles et logements à l’augmentation des températures.
Publié le 15 mai 2025 par Estelle Guiton
Réfléchir aux bonnes pratiques face à la hausse des températures
Sans qu’on en ait eu l’impression, l’été 2024 s’inscrit pourtant comme le plus chaud jamais enregistré. Au regard de l’évolution de ces dernières années, 2025 pourrait ne pas faire exception et peut-être battre à nouveau ce record. La tendance est désormais bien ancrée, sans perspective de retour en arrière. Faute de pouvoir intervenir, la solution pour mieux gérer ces périodes de fortes chaleurs est alors de s’adapter.
C’est le sujet sur lequel le nouveau collectif des « Villes à 50 °C » envisage de travailler. Celui-ci rassemble une vingtaine d’acteurs de l’immobilier, des organismes de recherche et la Ville de Paris. Ils se réunissent pour échanger sur les pratiques et innovations en cours pour adapter les bâtis, et principalement les logements, à ces pics de chaleur dans les années à venir. Parmi eux, Altarea, Bouygues Immobilier, Vinci Immobilier, Icade ou encore Carbone 4, entre autres.
Une adaptation en marge du DPE
Le but de ce collectif est de participer à la prise en compte de cette nécessaire adaptation avec des travaux de rénovation performants pour 10 % des logements en France en 2030, et pour 30 millions de m² dans le tertiaire. Cela implique de revoir dès à présent les rénovations en cours pour leur associer une nouvelle donnée de réduction de la chaleur intérieure. Une volonté confirmée par Clément Lecuivre, DG de CDC Habitat qui a rejoint le collectif : « L’objectif est de faire en sorte que les travaux d’adaptation s’intègrent dans des programmes de réhabilitation déjà programmés. »
D’ailleurs, pour Christophe Rodriguez, directeur général adjoint du cabinet A4MT, aussi dans le collectif, la France n’en est qu’au début de cette prise en compte du phénomène de chaleur avec des logements disposant d’un DPE élevé, et présentant pourtant un mauvais confort d’été. La faute à l’effet thermo, c’est-à-dire un défaut d’aération qui enferme l’air et empêche son renouvellement, indispensable pour faire baisser la température.
À la recherche des bonnes pratiques
Les entreprises qui ont intégré le collectif des Villes à 50 °C envisagent de partager leurs innovations et expérimenter de nouvelles solutions pour accélérer la mise en œuvre, et ce sur tout le territoire. En effet, toutes les régions ne sont pas égales quant à la prise en compte du phénomène.
Ainsi, selon Marion Oechsli, DG de Seqens, ce décalage se voit déjà à un premier élément : l’absence encore fréquente de volets dans certaines résidences d’Île-de-France. Une intervention aisée et à coût modéré qui pourrait simplement permettre de limiter l’entrée de la chaleur…