MaPrimeRénov’ confirme la baisse drastique de son budget avant même le vote du Parlement. Une coupe conséquente impliquant de nouvelles règles pour en bénéficier.
Publié le 4 novembre 2025 par Estelle Guiton
Un recentrage des aides pour poursuivre la rénovation
Les premières pistes concernant l’avenir de MaPrimeRénov’ avaient déjà été avancées, elles sont désormais beaucoup plus concrètes, avant même le vote de la loi de Finances 2026 par le Parlement. Ainsi, le projet de budget présenté confirme l’orientation à venir. L’une des conséquences devrait être le recentrage des aides vers les logements et publics prioritaires.
Terminé donc les aides accessibles à tous les foyers, seuls les logements jugés comme étant des passoires thermiques et les ménages à faibles revenus devraient très probablement pouvoir y accéder pour toute demande touchant une rénovation d’ampleur.
De leur côté, les subventions pour les rénovations dites par gestes seront aussi remodelées afin de prioriser les travaux ciblant la décarbonation. Un choix en lien avec les objectifs de 2030 et 2050 pour atteindre la neutralité carbone, qui devrait induire la fin des aides pour plus de travaux, notamment ceux d’isolation.
Un budget MaPrimeRénov’ amputé de 500 millions d’euros
Ces modifications trouvent une origine plus terre à terre : la réduction du montant alloué à l’Anah pour financer les opérations de rénovation au titre des aides MaPrimeRénov’. Cette baisse sera de 500 millions d’euros en 2026. Un montant conséquent, sur un budget total 2 milliards en 2025, et même 3,6 milliards toutes aides confondues, qui s’est avéré malgré tout insuffisant pour répondre aux demandes des foyers.
Pour maintenir la capacité de rénovation assurée par le soutien financier aux ménages, le gouvernement a confirmé vouloir s’appuyer sur les montants des certificats d’économie d’énergie. Pour rappel, ces sommes proviennent des entreprises en lien avec la production et transformation des énergies fossiles afin de financer des projets de réduction des besoins énergétiques, notamment les travaux des particuliers. Mais seront-ils suffisants pour compenser la baisse des aides ?
Des objectifs de rénovation à revoir à la baisse
Ces évolutions des aides à la rénovation énergétique devraient fortement impacter la mise en œuvre prochaine de ces travaux. En effet, si les réductions prévues se confirment, se posera alors la question, pour de nombreux ménages, du financement des opérations, les amenant à choisir d’étaler les travaux dans le temps. Autant dire que ces décisions auront un impact important, faisant s’éloigner l’objectif de 700 000 logements rénovés par an en 2030, fixé par les précédents gouvernements.
Il restera alors aux propriétaires à se tourner vers d’autres aides que MaPrimeRénov’ pour obtenir des financements permettant de réduire la facture des travaux. Dans tous les cas, ces réductions semblent être le seul moyen de préserver la réalisation de travaux, en ciblant davantage les foyers à faibles revenus. C’est-à-dire ceux qui, même avec un étalement des actions dans le temps, ne seront pas en mesure de lancer les opérations d’amélioration de l’habitat, faute des fonds nécessaires.