Engie a publié le 12 novembre 2024 son rapport concernant la décarbonation de l’Europe. L’énergéticien se dit optimiste pour le respect des objectifs de 2030. Il l’est en revanche beaucoup moins pour 2050. En effet, l’échéance nécessite encore des investissements importants pour arriver à la neutralité carbone, à mener dès à présent.
Publié le 3 décembre 2024 par Estelle Guiton
Le respect des objectifs pour 2030
L’objectif annoncé est plus que jamais d’actualité dans toute l’Europe : amener le Vieux Continent vers l’échéance de la neutralité carbone. Les enjeux sont maintenant bien fixés, de même que les démarches à entreprendre. Reste une inconnue, celle de la tenue des délais. Deux dates sont au centre des attentions : 2030 et 2050.
Dans son dernier rapport, Engie vient corroborer les prédictions de nombreux experts, confirmant 2030 comme un premier point qui devrait être tenu en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre. Selon l’entreprise, les efforts actuellement engagés, et à la condition qu’ils se maintiennent, devraient permettre de répondre aux limites établies. Un bon point, donc, que l’énergéticien attribue d’abord au recours aux « technologies matures », à la fois maîtrisées et désormais moins coûteuses. Parmi elles, le solaire, l’éolien ou encore la multiplication des véhicules électriques.
Des points à revoir pour 2050
L’échéance de 2050 pour la décarbonation apparaît, elle, moins certaine. À cette date, les 27 membres européens devront avoir atteint la neutralité carbone ce qui, au rythme actuel, ne devrait pas être le cas. En cause, des actions demeurant insuffisantes. La raison tiendrait d’abord dans la nécessité d’utiliser d’autres solutions en plus de celles en place. Problème : ces moyens ne seraient aujourd’hui pas encore testés à l’échelle industrielle. Cela concerne la décarbonation du transport aérien et maritime, l’industrie lourde, entre autres.
Pour Engie, c’est une transformation en profondeur de l’ensemble du système énergétique qui doit être poursuivie. Pour cela, il s’agit aussi de mettre en action les moyens financiers avec des investissements qui doivent s’accélérer dans tous les secteurs, de la production d’énergie décarbonée à la rénovation thermique des bâtis.
Des investissements importants compensés par les économies
Cela veut dire des investissements à faire progresser dès à présent pour tenir les objectifs. Selon les chiffres estimés par l’entreprise française, le coût de la décarbonation en Europe pour arriver à la neutralité carbone en 2050 devrait représenter 1,8 % du PIB des membres en 2025 et 2030, puis 1,5 % jusqu’en 2040, et enfin 1 %.
La baisse graduelle est la conséquence d’un début de retour sur investissement avec les économies réalisées et des solutions qui auront le temps de se développer pour réduire leur coût. Dans tous les cas, cela devrait représenter un coût inférieur à toute inaction. Celle-ci est estimée à 10 % du PIB pour chaque hausse de 1 °C lié au réchauffement climatique. Reste à voir si les États sont prêts à consentir ces efforts.