Dans une période déjà tendue pour le bâtiment, le secteur surveille avec attention ce qui pourrait découler des élections législatives. Un temps flou où le manque de majorité claire amène beaucoup de questions, en plus d’attendre l’annonce du nouveau gouvernement.
Publié le 6 août 2024 par Estelle Guiton
Le secteur du BTP entre crainte et impatience
La dissolution surprise de l’Assemblée nationale a amené un moment flou dans la vie politique française qui n’a toujours pas trouvé d’issue. Résultat des votes sans majorité réelle pour un parti, et surtout un nouveau Premier Ministre qui tarde à être nommé pour donner clairement le ton des prochains mois laissent de nombreux secteurs dans l’attente.
Le BTP en fait partie, dans une période où les professionnels espèrent des mesures décisives pour relancer les projets de construction et encourager les achats de logements neufs. Pour le secrétaire national de la CPME, cette période d’hésitation s’avère source d’inquiétude pour les entrepreneurs, avec une question : « Est-ce que le gouvernement qui va arriver sera en capacité de leur redonner suffisamment confiance (…) ? ».
En effet, depuis le début de ce moment politique agité, les entreprises ont pour beaucoup mis en pause les investissements et recrutements envisagés.
La victoire du Nouveau Front Populaire (NFP), considéré comme un moindre mal, n’est pas non plus là pour rassurer. En première ligne des craintes, la promesse de l’augmentation du SMIC à 1600 € mensuels.
D’autres interrogations émanent telles que la poursuite de la simplification administrative, la possibilité de voir la mise en place de nouveaux prélèvements obligatoires ou contraintes.
Des propositions à défaut de réponses
Dans son programme, outre l’augmentation du SMIC, le NFP prévoyait des mesures pour renforcer les démarches d’isolation des logements et la rénovation des bâtiments publics, l’ouverture du prêt à taux zéro à tous les ménages primo-accédants sans distinction géographique ou de type de bâti (neuf ou ancien).
Le programme intégrait aussi la relance des constructions de logements sociaux. Enfin, la loi énergie-climat pour la neutralité carbone en 2050 était confirmée. Reste à voir ce qui sera réellement mené au bout avec cette majorité fragile et une entente au sein de l’alliance encore plus délicate.
Face à cette situation inédite, les professionnels n’ont pas attendu les annonces pour afficher leurs souhaits et mettre en garde sur certaines mesures. Ainsi, la Fédération des promoteurs immobiliers de France (FPI) met en avant l’importance pour le gouvernement qui sera nommé de s’emparer rapidement du dossier du logement.
Pour Pascal Boulanger, président de la fédération, il y a désormais urgence afin de traiter la crise du logement. Cela concerne, entre autres, la pénurie de biens pour les étudiants et la destruction des emplois qui se poursuit. Pour les années 2024 et 2025, ce devrait être plus de 300 000 emplois supprimés…
Reste à patienter, a minima jusqu’à la fin des JO, pour avoir quelques réponses.