La tour Perret conçue par l’architecte Auguste Perret est en travaux depuis l’automne 2023. Les opérations devraient s’achever fin octobre 2025, avec une réouverture prévue au public. La tour, qui fêtera à cette occasion ses 100 ans, était fermée depuis 1960.
Publié le 23 avril 2024 par Estelle Guiton
Deux ans de travaux pour la tour Perret
C’est un chantier d’envergure qui a débuté à l’automne 2023 : la rénovation de la Tour Perret à Grenoble. Cette tour a été imaginée et érigée en 1925 par l’architecte de même nom, Auguste Perret. Sa mise en œuvre était l’un des événements de l’Exposition internationale de La Houille Blanche et du Tourisme.
La tour culmine à 95 mètres. Elle a été construite entièrement en béton. L’architecte voulait démontrer, avec ce choix, les performances de ce qui était à l’époque un nouveau matériau. La tour, qui a été classée Monument historique en 1998 et labellisée Architecture contemporaine remarquable, venait ainsi poser les « principes constructifs préfigurant le mouvement moderne en architecture » selon la Fondation du patrimoine.
Par ses caractéristiques, la Tour Perret associe étroitement le savoir-faire de l’architecte à celui du constructeur. Elle est la construction de béton armé la plus haute de son temps.
La stabilité des huit piliers, séparés par des claustras à écailles et qui forment la structure, est assurée par un système de bandeaux qui les ceinturent à intervalles réguliers. L’accès à la terrasse circulaire placée à 60 mètres au-dessus du sol se fait soit par l’ascenseur rapide – dont la vétusté est à l’origine de la fermeture du monument en 1965 –, soit par l’escalier hélicoïdal. De nos jours, la Tour Perret a retrouvé son rôle de phare nocturne.
Des travaux de préservation
Le montant des travaux engagés pour sa rénovation dépasse les 15,5 millions d’euros, pris en charge pour partie par l’État et le département de l’Isère. Un appel aux dons a aussi été lancé. Outre les travaux intérieurs nécessaires pour sa réouverture au public, le plus gros des opérations concerne les fondations. C’était même l’urgence.
En effet, le bâti affiche un basculement de près de 40 cm au sommet. L’une des premières actions consiste donc à forer le sol pour consolider les fondations et garantir sa stabilité sur le long terme. Les autres opérations visent le démontage des cabines d’ascenseur pour leur restauration, ou encore la destruction de l’auvent de type casquette réalisé en pied de la construction, pour lui redonner une forme plus conforme à sa conception.
Un bâti redonné au public
La conservation de la tour est donc au centre des préoccupations concernant les travaux de rénovation. Le second objectif est de redonner à l’édifice un nouvel intérêt. Réalisé pour dominer et offrir un panorama hors pair sur les montagnes, il sera, à terme, rendu à la population avec une prochaine ouverture au public.
Si aucune date n’a été avancée en parallèle de la date de fin des travaux, l’objectif demeure bel et bien cette possibilité donnée pour sa visite. La capacité d’accueil pourrait être de 50 000 personnes par an, sans dépasser une jauge de 50 en même temps. Il ne reste plus désormais qu’à attendre la fin des opérations pour en savoir plus sur les prochaines échéances. Une satisfaction, toutefois : la préservation de l’édifice emblématique de la ville. Sa renaissance se fera pile pour ses 100 ans ; un bel anniversaire au nom du patrimoine.