Cela fait déjà un an que l’obligation de tri des déchets sur les chantiers est entrée en application et, avec elle, la mise en place du dispositif REP (responsabilité élargie du producteur) et de ses filières. L’occasion de revenir sur les avancées et ce qui reste à faire pour renforcer le recyclage des matériaux et contribuer à réduire l’empreinte carbone des constructions.
Publié le 13 février 2024 par Estelle Guiton
Le principe du pollueur-payeur
Payer pour réduire l’impact environnemental des opérations de construction… Un an après la mise en place du dispositif lié à cette obligation, le procédé est désormais bien entré dans les mœurs. Mieux, après un début hésitant, les filières se mettent progressivement en place avec une hausse du nombre de centres de tri et l’organisation des filières de collecte des déchets.
Ainsi, janvier 2024 correspond au premier anniversaire de la création des filières REP (responsabilité élargie du producteur), suivies en mai 2023 de la mise en place de l’éco-contribution pour les fabricants et distributeurs. Dorénavant, la ligne de contribution sur les factures ne perturbe plus grand monde et le procédé tend à bien s’intégrer dans tous les projets de construction pour aboutir à un recyclage plus conséquent. Il se double d’une notion de chantier propre qui a fait son chemin avec les opérations de tri dans et hors site de construction.
Les centres de recyclage en augmentation
Pour répondre à ces nouvelles exigences, la mise en place des centres de recyclage s’est faite progressivement au cours de l’année écoulée. Ainsi, au lancement il était comptabilisé quelque 500 centres, 1 100 à mi-2023 et plus de 2 000 en fin d’année. Ce nombre devrait toutefois encore doubler pour répondre aux objectifs.
En effet, avec la création des filières, l’idée est de permettre aux professionnels de disposer d’un centre de dépôt des déchets tous les 10 à 29 km, sur l’ensemble du territoire. Cela correspond à près de 4 500 centres pour répondre à cet objectif. Reste la question de leur spécificité, car tous les centres ne sont pas habilités à recueillir tous les déchets sans distinction.
Des centres spécialisés selon les déchets
Dans les faits, les centres sont répertoriés selon les déchets qu’ils peuvent accueillir. Ceux-ci se répartissent en deux catégories. La première correspond aux matériaux et produits inertes tels que le béton, la pierre, la brique ou le carrelage. La seconde comprend tous les autres produits, entre autres les produits chimiques, le métal, le bois, le plastique. Or, à ce jour, la disparité reste importante concernant les points de collecte.
Pour 2024, il sera donc nécessaire d’améliorer le maillage du territoire en permettant aux professionnels de trouver facilement des centres quels que soient les matériaux à recycler. Les sociétés de tri sont d’ailleurs nombreuses à acquérir toutes les compétences afin d’accroître, sur leurs centres, les capacités de récupération. C’est le cas de Valobat. Sous une autre forme, Tri’n’Collect fait, elle, le choix de renforcer son principe de tri à la source, directement sur chantier.
Autant dire que l’année 2024 devrait amener différentes évolutions, pour une filière encore très récente et dont les besoins seront en forte croissance au fil des mois et années.