La France a dévoilé ses nouveaux objectifs en matière de rénovation des logements pour répondre aux critères de 2030. Au total, le plan devrait permettre la réfection annuelle de 400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs.
Publié le 31 décembre 2024 par Estelle Guiton
Le BTP face aux émissions de CO2
Le gouvernement a présenté en novembre 2024 les intentions de la nouvelle Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Le plan s’avère ambitieux pour atteindre les objectifs climatiques fixés pour 2030. Ainsi, sur la période restante, le programme prévoit la rénovation de 400 000 maisons individuelles et 200 000 logements collectifs par an. Un minima pour poursuivre les efforts déjà engagés.
En effet, selon les projections, le secteur du bâtiment devra réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour les limiter à 35 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an d’ici 2030. La baisse est, elle, réelle mais encore insuffisante : les émissions sont passées de 93 millions de tonnes en 1990 à 62 millions en 2022. Sur la période juillet 2023-juin 2024, la baisse s’est élevée à 5,5 %. Cela correspond encore à 16 % des émissions totales brutes de CO2 en France.
Une rénovation énergétique de grande ampleur
Pour intervenir sur les chiffres, la solution est donc dans la rénovation des constructions. Le plan est intégré à la nouvelle Stratégie nationale bas carbone (SNBC). L’objectif est d’agir sur des points précis après la rénovation des extérieurs. Le premier élément d’action est le chauffage. Ainsi, selon le plan présenté, la priorité sera la substitution des chaudières à fioul. Leur installation est déjà interdite depuis 2022. Cela est valable pour les logements privés. Les bureaux et les commerces, eux, ne pourront plus disposer d’installation au fioul en 2030.
Pour répondre à ces nouvelles contraintes en lien avec le climat, le scénario établi par la SNBC est de remplacer à cette date 75 % des chaudières fioul par un système décarboné. Dans le même temps, le nombre de logements intégrant une pompe à chaleur devrait passer de 2,5 millions à 9 millions en 2030 pour un emploi en chauffage principal. Le plan prévoit aussi le développement des réseaux de chauffage.
Inverser la tendance au profit des solutions décarbonées
Avec cette démarche, la volonté est de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Jusqu’à présent, l’objectif était de 40 %. Cela passe aussi par une inversion des courbes, comme noté dans le plan de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Il s’agit ainsi de passer d’une consommation énergétique jusque-là à 60 % carbonée à une consommation à 60 % décarbonée, toujours d’ici 2030.
Cet objectif amène un autre impératif, celui de l’adhésion des foyers pour renouveler leurs équipements en orientant leur choix vers les solutions les moins énergivores et les plus respectueuses de l’environnement. Un défi à plusieurs échelles donc qui, pour le moment, s’annonce plutôt gagnant…