La fin de la vente de chaudières au fioul est programmée au 1er juillet 2022 en France. Avec cette interdiction, le gouvernement souhaite marquer durablement sa volonté de réduire les gaz à effet de serre avec, à terme, l’idée de signer la fin de ces équipements dans les habitats.
Publié le 29 mars 2022 par Estelle Guiton
Toutes les chaudières au fioul exclues de la vente
Plus de 3,5 millions de maisons individuelles chauffées au fioul. Ce chiffre – très élevé – est désormais voué à baisser irrémédiablement. Au-delà du prix de la matière première qui a fortement augmenté ces derniers temps, c’est surtout la nouvelle interdiction de vente des chaudières au fioul qui va mettre un coup d’arrêt à ces installations. Initialement prévu à fin janvier, le décret sur les nouvelles normes environnementales entre finalement en application au 1er juillet 2022.
Celui-ci indique que pour pouvoir être posé dans un bâtiment, y compris en remplacement d’un appareil existant, un équipement de chauffage ou de production d’eau chaude sanitaire devra impérativement respecter un niveau d’émission de gaz à effet de serre ne dépassant pas 300 gCO2eq/kWh PCI. Ce taux est aujourd’hui supérieur pour toutes les chaudières au fioul, simplement par la nature de leur combustible.
Une solution, le changement d’équipement
Seuls les appareils neufs sont impactés par cette mesure, y compris les moins énergivores tels que les chaudières à condensation. Ainsi, cette décision d’abord environnementale ne concerne pas les installations déjà en place. De même, les réparations seront toujours possibles, comme la livraison de fioul.
Pour les équipements les plus anciens, cette nouvelle loi va imposer à terme un changement d’appareil lorsque celui en place deviendra trop vétuste ou trop cher à l’emploi et à l’entretien. Les solutions de remplacement sont plurielles. Elles comprennent tous les appareils à relier à un circuit de chauffage central. Ce peut être, selon la configuration de l’habitat, une pompe à chaleur air-eau, sol-eau ou eau-sol, une chaudière au gaz ou à pellets.
Chacune de ces technologies utilise une matière première différente adaptée pour prendre le relais des équipements au fioul. Cette évolution s’accompagne de nombreuses aides pour permettre à chaque foyer de franchir le pas et se tourner vers de nouveaux appareils de chauffe, sans transformation des installations existantes.
Les alternatives concernant les énergies
Reste que la sortie du fioul s’annonce longue, notamment en raison de chaudières au fioul récentes et qui ne devraient pas être renouvelées avant 10 ans. Leur avantage est à rechercher dans leur technologie, généralement à condensation.
Leur transformation pourrait alors venir d’une modification de l’énergie utilisée. Depuis plusieurs mois, le secteur travaille à la mise au point du biofioul. Celui-ci, toujours fabriqué à partir de l’énergie fossile (à hauteur de 70 % aujourd’hui), intègre également du colza. Reste que la mise sur le marché implique la levée de certaines réglementations. Côté compatibilité avec les équipements existants, l’adaptation pourrait se limiter à un changement de brûleurs. D’autre part, ce produit pourrait être plus cher que le fioul, déjà à des niveaux très élevés.