Construit en 1900 pour l’exposition universelle, le Grand Palais est devenu au fil des décennies un monument incontournable de Paris. Comme tous ces édifices, sa réfection est majeure, poussée par un autre événement, les Jeux olympiques 2024, dont il doit accueillir certaines épreuves.
Publié le 13 juillet 2022 par Estelle Guiton
Une rénovation globale
L’enjeu est posé, sans possibilité d’échouer. Le Grand Palais à Paris a entamé sa longue rénovation en 2021 avec, en ligne de mire, les Jeux olympiques de 2024. En effet, le bâtiment doit accueillir à cette occasion les épreuves d’escrime et de taekwondo. Tout doit donc être prêt à cette date, ou presque, pour faire un peu plus entrer ce bâtiment d’exception dans l’Histoire. En effet, à l’inverse de la tour Eiffel érigée pour être détruite, le Grand Palais, construit pour l’exposition universelle de 1900, était dès le début voué à rester en place. Depuis, le bâtiment n’a connu aucune rénovation globale pour le mettre aux normes, mais aussi entreprendre les reprises indispensables. Une gageure pour ce bâtiment de 77 000 m².
La première étape a d’ailleurs concerné sa verrière, véritable âme de la construction. Il est vrai qu’avec une superficie de 17 500 m², elle n’est rien de moins que la plus grande d’Europe, recouvrant la grande nef de 13 500 m². Cette rénovation, engagée pour rendre le bâtiment accessible, a aussi pour ambition de retrouver son âme d’origine. L’occasion de belles découvertes et d’une remise en l’état, conformément aux plans de la construction.
Un budget de 466 millions d’euros
Cette verrière est toujours en cours de restauration afin de retrouver ses couleurs d’origine. Cela commence, notamment, par la suppression de la peinture noire appliquée sur les verres pour faire de nouveau entrer la lumière dans cet espace unique. Au total, les travaux vont coûter plus de 466 millions d’euros, financés par des fonds publics et des donations.
L’une des plus importantes étapes de la rénovation a été ces dernières semaines la remise en place des sculptures de pierre ornant le toit. Des « pots à feu » au nombre de 28 qui ont ainsi regagné leurs espaces. Tous semblables avec leur forme de vase d’où sort une flamme, ils sont dans le même temps tous différents.
Un travail sur les plans d’origine
Pour réaliser cette rénovation, les architectes se sont appuyés sur les plans d’archives. Ces derniers ont été modélisés en 3D afin d’identifier le moindre détail. Cela n’a pas empêché les surprises du terrain, à l’image de la découverte de peintures originales ou la conservation finale de la galerie Pierre Vivien, pourtant vouée à la destruction et qui a révélé dans les dernières observations des structures lumineuses au plafond conservées et même embellies par le nouveau projet.
Désormais, le Grand Palais a rendez-vous avec une nouvelle histoire, à la rencontre des Jeux olympiques, avant de retrouver progressivement son public au fil des ouvertures qui s’étaleront jusqu’en 2025. À cette date, c’est alors le Grand Palais éphémère qui s’effacera… à moins de s’offrir un destin tout autre ?