Si la situation s’améliore sensiblement, la crise du bâtiment persiste bel et bien. Elle donne même raison à la crainte de la FFB de ces derniers mois, parlant de "scénario du pire". Pour en sortir sans délai, la Fédération du bâtiment fait de nouvelles propositions.
Publié le 16 août 2024 par Estelle Guiton
Une chute d’activité qui se poursuit
Le « scénario du pire », comme l’avait prédit la FFB il y a plusieurs semaines, est désormais une réalité. Le secteur du BTP continue d’afficher des résultats négatifs. Selon les derniers chiffres publiés, la baisse d’activité enregistrée entre 2022 et 2025 devrait atteindre 21 milliards d’euros, provoquant avec elle la perte de 150 000 emplois. Sur un an, la suppression de postes a déjà représenté 25 000 emplois.
La facture est lourde et la situation actuelle pourrait être encore plus conséquente pour la fin 2024, prise dans une spirale difficile à enrayer. Malgré tout, en y regardant de plus près, la baisse ralentit insensiblement concernant les mises en chantier, mais reste à un taux élevé, de -13,9 % en glissement annuel sur cinq mois à fin mai. Cela correspond à une mise en chantier par an de 260 000 logements, plus bas que lors de la crise de 1990.
Relancer l’achat dans le neuf
Sur cette même période, les permis de construire sont aussi en recul, affichant -10,7 %. Les plus concernées sont les demandes pour les maisons individuelles, tandis que les promoteurs s’en sortent un peu mieux. La raison est la cession des logements aux bailleurs sociaux, expliquant aussi le chiffre en progression de 33,9 % sur cette branche. Une autre bonne nouvelle dans les dernières données dévoilées concerne la baisse du prix des matériaux ou sa stabilisation. Elle reste en même temps à prendre avec modération. En effet, si l’on compare les prix par rapport à 2019, cela équivaut à une augmentation de 30 à 40 %.
Au vu de ces résultats, la Fédération du bâtiment fait ses propositions pour relancer le secteur. La première mesure est demandée depuis plusieurs mois. Elle concerne le rétablissement du PTZ (prêt à taux zéro) de façon universelle. Pour la FFB, cela devrait aussi aller de pair avec la restauration du dispositif de soutien à l’investissement locatif.
Améliorer la vie des chantiers
D’autres mesures demandées concernent, notamment, la stabilisation de MaPrimeRenov’ et sa prolongation au-delà du 1er janvier 2025. Déjà, le changement surprise avec la réintégration de la prime geste par geste marque un bon point, même si les effets ne sont pas encore mesurables. Enfin, la FFB demande aussi l’adaptation des objectifs ZAN aux réalités des territoires et surtout, l’arrêt de la surenchère réglementaire avec un report des étapes à venir autour de la RE2020.
Mais la Fédération pense également à l’après afin de faciliter la vie sur les chantiers et offrir une concurrence qu’elle qualifie de « loyale ». Cela passerait par une limitation de la sous-traitance en cascade, la réforme du REP et la révision du montant de franchise de la TVA.
Ces derniers mois, la FFB a déjà obtenu la reconnaissance de la canicule en jours intempérie et des premières avancées autour du dispositif REP.