L’adaptation des logements aux fortes chaleurs reste encore peu développée parmi les travaux engagés par les bailleurs sociaux. Si des fonds conséquents ont été alloués ces dernières années pour renforcer la performance thermique en hiver, les protections solaires sont, elles, souvent oubliées.
Publié le 16 septembre 2025 par Estelle Guiton
Des travaux de confort d’été non prioritaires
Si l’amélioration des performances thermiques a largement avancé dans les logements sociaux, cela est beaucoup moins vrai lorsqu’on parle de protection solaire. Ces dernières années, les bailleurs sociaux ont investi dans la modernisation des équipements pour réduire la pression énergétique et favoriser la question thermique des bâtiments, délaissant pourtant une donnée qui devient tout aussi essentielle : l’adaptation aux fortes chaleurs.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols) auprès d’un panel de 40 bailleurs sociaux représentatifs du parc sur le territoire. L’organisme a observé un contraste marqué entre les différents acteurs, en lien direct avec leur parc en gestion. Ainsi, cette préoccupation est principalement abordée par les bailleurs avec un parc important ou situé dans des zones soumises aux épisodes de canicule, notamment dans le Sud.
La climatisation exclue des solutions sélectionnées
Ces interventions restent dans le même temps limitées dans les moyens mis en œuvre. Ainsi, les solutions passives sont le plus souvent retenues, jugées plus simples et plus robustes selon l’étude. Cela passe par l’installation de systèmes occultants, que ce soit des pare-vue ou des stores extérieurs, et des techniques de ventilation manuelle.
À l’inverse, les équipements en climatisation sont rarement choisis. Les bailleurs sociaux sont même unanimes dans une politique de non-climatisation. La raison est plurielle, d’abord pour des coûts d’installation, ensuite pour un tarif de fonctionnement qui pourrait être difficilement absorbé par les locataires aux revenus souvent limités. Un bilan suffisant pour ne plus en faire une priorité malgré l’impact sur le confort de vie.
La contrainte en réponse pour la réalisation de travaux ?
Pour inverser cette tendance, l’Ancols préconise de rendre systématique la question du confort d’été dans les stratégies de réhabilitation et de protection du patrimoine. Car si les bailleurs sont malgré tout plus nombreux à commencer à engager une réflexion sur le sujet, les actions, elles, restent réduites, avec des travaux encore peu fréquents.
En cela, les professionnels ne se voient à ce jour imposer aucune obligation, à la différence de ce qui est en place pour la performance énergétique avec l’interdiction de louer les logements classés comme passoires thermiques. De quoi freiner largement la réflexion sur le confort d’été au profit de travaux désormais jugés plus urgents. Un sujet qui commence donc juste à faire parler mais qui, avec le changement climatique, pourrait rapidement devenir une question clé lors des rénovations…