Face à la hausse de la facture énergétique, les Français sont nombreux à envisager des travaux de rénovation. Le passage à l’action est, lui, moins certain, entre complexité des démarches, craintes et financements. Des données que met une nouvelle fois en avant le baromètre de Sofinco réalisé au 1er semestre 2025.
Publié le 18 septembre 2025 par Estelle Guiton
La rénovation toujours autant souhaitée
La tendance se confirme : si les Français sont prêts à s’engager dans des travaux de rénovation, les freins, eux, persistent. Le dernier baromètre de Sofinco sur ce sujet en fait une nouvelle fois le constat avec une conséquence : beaucoup de foyers hésitent encore à se lancer dans les travaux et pas seulement en raison du coût que cela peut engendrer. Or, ils sont pourtant de plus en plus nombreux à l’envisager et à solliciter un prêt travaux pour réaliser ces opérations de rénovation.
Les freins sont en fait à chercher ailleurs, côté confiance dans les professionnels et coût réel pour que l’intervention soit véritablement efficace. Il y a en même temps urgence face au budget consacré simplement pour le paiement des factures énergétiques.
Un budget en hausse et des dépenses qui s’envolent
Selon les données de l’organisme de crédit, le budget consacré mensuellement aux dépenses énergétiques est en moyenne de 272 €/mois, soit une progression de près de 100 % en 4 ans qui s’est encore alourdi en début d’année d’un peu plus de 25 € par mois. Cette progression amène les ménages à envisager les opérations de rénovation, d’abord pour faire baisser ces dépenses pour 61 % des interrogés, que ce soit par des changements d’équipements de chauffage ou des travaux d’isolation.
Le confort intérieur n’arrive qu’en 2e position, tandis que 35 % les réalisent pour éviter l’usure du bâti et donc lui garder sa valeur immobilière. Enfin, seulement 27 % donnent à ces actions une valeur environnementale. En parallèle, 70 % abandonnent leur projet par peur de l’escroquerie. C’est d’ailleurs un autre point sensible : la question du choix de l’artisan.
Plusieurs freins dans l’engagement des travaux
Ainsi, la notion de confiance occupe une place prépondérante lorsqu’il s’agit d’améliorer son habitat. Ce n’est pas non plus le seul élément bloquant. En effet, malgré les aides, le budget restant à charge demeure élevé avec des tarifs qui ont également augmenté ces dernières années, alors que les primes sont en diminution. Une donnée qui est aussi à mettre en parallèle avec le pouvoir d’achat : 69 % des sondés s’attendent à une baisse de celui-ci dans les mois à venir.
Le budget que les foyers consacrent aux travaux est, quant à lui, de 3 634 €. Pour des travaux de rénovation d’un appartement, la note monte à 10 000 €. Des montants qui restent en deçà de ce qui devrait normalement être consacré pour garantir des travaux efficaces. Dans le même temps, près de la moitié des ménages s’engageant dans ces opérations font désormais appel aux aides. Un chiffre en progression.