La récupération de l’eau de pluie est l’une des solutions d’avenir pour pallier en partie la réduction des ressources naturelles et rendre les logements plus autonomes. Pour cela, les professionnels s’organisent et proposent d’ores et déjà d’imaginer des évolutions de la loi en allant plus loin que le plan eau dévoilé en avril 2023.
Publié le 30 mai 2023 par Estelle Guiton
Une ressource à mieux utiliser
Pas un jour ne se passe sans que l’on nous rappelle la nécessité de protéger les ressources naturelles depuis ces dernières années, d’autant plus ces derniers mois avec la pénurie annoncée des réserves en eau. Si pour y pallier il est désormais de plus en plus évoqué les solutions de retraitement des eaux usées, c’est sans compter sur une ressource tout ce qu’il y a de plus naturelle, même si elle reste considérée comme non potable : l’eau de pluie.
Celle-ci est prise en compte dans le plan eau dévoilé par le gouvernement en avril 2023 mais demeure, pour les professionnels du secteur, à améliorer. À la clé, la réduction des besoins en eau, remplacée par un début d’autonomie. Selon les projections réalisées, la récupération pourrait permettre à une maison individuelle de bénéficier d’une économie d’eau de 44 % du fait de son emploi pour le lavage des sols, le lave-linge et les WC.
Renforcer les mesures envisagées
Dans le plan eau, la récupération des eaux de pluie est clairement évoquée à plusieurs niveaux. L’un des premiers leviers est dans l’industrie et l’agriculture avec la mise en place d’accompagnements et de solutions techniques pour réduire les consommations. Cela consistera, notamment, en la récupération des eaux de toiture encore trop rarement collectées sur les bâtiments agricoles.
Cela devrait aussi se traduire par une modification de la législation en autorisant plus largement l’emploi de cette eau venue du ciel et considérée comme non conventionnelle et donc non potable. Pour les particuliers, l’emploi de réservoirs permettrait un usage élargi au quotidien. La seule contrainte, sans retraitement, reste de ne pas pouvoir l’employer pour tous les éléments touchant à l’hygiène et l’alimentaire (lave-vaisselle, eau sanitaire, etc.).
Des propositions pour aller plus loin
Pour les professionnels de la filière spécialisée dans la récupération des eaux de pluie, ces mesures pourraient aller plus loin. Ainsi, il pourrait être envisagé de rendre obligatoires les équipements sur tous les futurs bâtiments, ou encore d’étendre les accompagnements annoncés pour généraliser le réemploi, y compris à l’échelle des particuliers.
Cela veut dire aussi travailler sur les doubles installations d’eau pour un emploi automatisé de cette nouvelle source d’alimentation du circuit de l’habitat. En effet, entre les récupérateurs d’eau extérieurs tels que connus aujourd’hui et une véritable utilisation dans les constructions au quotidien, il reste un pas à franchir, grand mais désormais indispensable.