La Commission des affaires économiques du Sénat s’est intéressée de près à la filière bois pour trouver des pistes à son développement. Elle dresse un bilan des défis à relever pour accroître la compétitivité du secteur.
Publié le 2 octobre 2025 par Estelle Guiton
La compétitivité de la filière bois en question
D’un côté des ressources en nombre sur le territoire, de l’autre un problème de compétitivité et de déploiement. C’est tout le paradoxe de la filière bois. La Commission des affaires économiques du Sénat s’est intéressée à la question pour tenter d’y répondre. Elle a publié le 9 juillet 2025 son rapport. Celui-ci vient compléter les informations déjà diffusées plus tôt dans l’année, dressant un état des lieux peu favorable en évoquant une « politique du secteur sans stratégie, sans pilote et sans résultat ».
En effet, l’un des défauts de la filière est de générer un déficit au lieu de créer de la valeur. Pour tâcher de changer la donne, la Commission a émis 24 propositions afin de soutenir le secteur, notamment dans le domaine de la construction ou lors des travaux de rénovation.
Le bois en construction, un domaine à relancer et développer
Parmi les points relevés figure le principe du bois de construction autour du triptyque déjà mis en avant lors des dernières Assises de la forêt et du bois qui ont eu lieu en 2021 et 2022 : scier, sécher, transformer. Pour y parvenir, le rapport préconise de développer l’offre comme ont pu le faire d’autres pays au premier rang desquels l’Allemagne, notamment au travers de l’habillage des façades, des ossatures bois ou encore du lamellé-collé.
Pour la rénovation, le rapport conseille d’instaurer des bonus territoriaux liés à MaPrimeRénov’ pour toute demande concernant la mise en œuvre d’isolants biosourcés, tout en tenant compte des ressources disponibles localement. Une mesure qui risque pourtant de s’avérer difficilement applicable dans un contexte de réduction des subventions et de gel de l’aide à la rénovation.
Le chauffage bois également regardé
Un autre élément a été regardé de près par la Commission du Sénat : celle du chauffage. Là encore, le rapport préconise de renforcer les subventions et primes en revenant simplement à l’ancien taux d’aide proposé pour la mise en place d’un appareil à pellets où à bûches en remplacement d’un équipement au fioul, d’un foyer ouvert, ou de toute installation en place avant 2012 (à l’exception du gaz).
Ces arbitrages pourraient permettre un rééquilibrage des politiques d’aide aux énergies renouvelables, tout en élargissant le choix au-delà de la question financière. L’idée séduit d’ailleurs les organisations professionnelles du secteur qui y voient déjà un signe fort.
Reste que ces propositions sont loin d’être adoptées pour réellement peser dans le développement de la filière. Dans tous les cas, toute avancée ne pourra se faire qu’avec l’idée de protection de la ressource, en travaillant sur les volumes extraits et les essences replantées. À ce titre, la France a un avantage, celui de la diversité, mais qui impose aussi pour le secteur de s’organiser en conséquence afin de valoriser tous les bois, à commencer par les feuillus.