Le chauffage bois connaît de nouveau une coupe budgétaire avec une baisse conséquente des aides. Le décret est paru juste avant la démission du gouvernement Barnier, entérinant une réduction de 30 % des montants alloués pour l’installation d’appareils de chauffage.
Publié le 18 février 2025 par Estelle Guiton
Un coût plus élevé des installations de chauffage bois
La recherche d’économies par le gouvernement passe par une réduction des subventions. Dans cette quête, les premières victimes sont les aides à l’installation d’un système de chauffage au bois. C’est l’une des dernières mesures prises par le gouvernement Barnier, juste avant sa démission. Le décret publié valide ainsi une réduction de 30 % des aides liées à MaPrimeRénov’.
La mesure est entrée en vigueur au 1er janvier. Cela représente environ 30 % d’aides en moins pour les ménages. Une deuxième coupe dans ces aides, après celle déjà enregistrée au 1er avril 2024. Précisément, la prime pour les revenus les plus modestes passe d’un maximum de 7 000 € à 5 000 €. Les équipements sur lesquels s’applique cette réduction sont les chaudières à granulés, les poêles à bois et les inserts.
Le coût et l’environnement en question
Le gouvernement a justifié ce nouveau coup de rabot par la nécessité de réaliser de nouvelles économies, mais aussi pour des questions environnementales. Ainsi, financièrement, le succès du dispositif MaPrimeRénov’ en est l’une des raisons. La hausse des demandes de versement a ainsi un effet pervers, celui d’augmenter le coût pour l’État. La décision devrait donc permettre de réduire les subventions pour ces équipements, afin de les réorienter vers d’autres opérations, sans accroître le budget alloué.
L’autre motif mis en avant est celui de l’impact environnemental. En cause l’émission de particules fines lors de la combustion du bois qui contribue à élever la pollution de l’air, notamment dans les zones urbaines. En freinant les installations, le gouvernement souhaite aiguiller les choix d’équipements vers des énergies encore plus vertueuses. Ce même motif est aussi celui avancé pour limiter plus généralement le chauffage biomasse au profit des pompes à chaleur, peu énergétiques et avec des rejets de CO2 moindres.
Des justifications réfutées par les professionnels
Les professionnels, eux, ont demandé au nouveau gouvernement Bayrou de revenir sur ce décret. Les arguments sont pluriels, mettant d’abord en avant un impact environnement moins élevé pour le granulé bois, désormais privilégié par les particuliers. De la même façon, son coût est mentionné, estimé comme étant trois fois moins cher que l’électricité.
Enfin, le secteur souligne une autre donnée environnementale, celle de la protection des forêts. Pour cela, il est mis en avant un prélèvement inférieur à l’accroissement des bois en France. D’autre part, la fabrication des granulés est, elle, réalisée à partir de résidus de coupe, que ce soit lors des opérations d’élagage, de sciure ou de copeaux. Reste à voir si ces allégations seront suffisantes pour convaincre le gouvernement de revoir sa copie…