L’INSEE a publié son rapport concernant l’exposition aux îlots de chaleur. Les résultats confirment les inégalités selon les lieux et les populations. Ainsi, ce sont les villes qui y sont les plus soumises et les populations les plus modestes, en raison d’un habitat dans des zones denses.
Publié le 10 décembre 2024 par Estelle Guiton
Une inégalité confirmée face aux phénomènes de chaleur
L’Institut français de la statistique (INSEE) a rendu son rapport concernant l’exposition des quartiers aux effets de la chaleur urbaine. L’organisme s’est intéressé à la situation dans les grandes villes et confirme les inégalités existantes selon les populations. Ainsi, les premiers éléments montrent que les espaces les plus soumis au phénomène d’îlots de chaleur sont les zones denses et peu végétalisées.
Pas de surprise alors de constater les différences selon les populations et les quartiers. En effet, les milieux les plus favorisés sont aussi souvent ceux liés à une urbanisation modérée avec la multiplication des maisons individuelles et la végétalisation des espaces. À l’inverse, les cités denses et bétonnisées offrent des concentrations de chaleur plus importantes. Pour dresser ce constat, l’INSEE s’est appuyé sur les données chiffrées de 2017, une année considérée comme ordinaire, c’est-à-dire sans canicule.
Des écarts de plus de 0,3 °C
Parmi les métropoles étudiées, celle où les écarts sont les plus marqués est Lyon. Selon les données diffusées, la différence d’exposition aux îlots de chaleur en tenant compte du niveau de vie s’est élevé à 0,41 °C en 2017 entre les foyers les plus fortunés et les plus modestes. Même constat à Nice avec un écart de 0,37 °C entre les deux populations. L’indicateur est important, signe d’une dégradation des conditions avec des températures plus élevées, notamment en raison du non-accès à la climatisation dans les zones les moins favorisées et dans les logements collectifs.
L’autre source de chaleur vient, elle, des sols imperméabilisés, principalement en raison de la bétonnisation des espaces. Ce constat est identique selon les lieux de vie. Ainsi, les campagnes permettent d’éviter la formation d’îlots de chaleur avec des sols fortement végétalisés qui conservent l’humidité pour la diffuser lors des pics de température.
Des actions en cours pour limiter la chaleur
L’autre source d’inégalité face à la chaleur se trouve aussi, selon le rapport de l’INSEE, dans un moindre accès à la climatisation et à une résidence secondaire, généralement dans des zones moins denses et donc plus fraîches. Combinée à l’augmentation des températures et des phénomènes de canicule, il n’y a rien d’étonnant à cette autre donnée : le nombre de personnes déclarant avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures a augmenté, se situant à 55 % des répondants en 2023.
Désormais, les municipalités tentent d’agir pour réduire le phénomène et diminuer la température dans les quartiers. Le gouvernement a aussi mis en place en 2022 le programme « quartiers résilients ». Avec un budget de 250 millions d’euros, il a pour objectif la réalisation de travaux dans 49 quartiers. À Paris, la municipalité a également assimilé l’urgence d’agir. Dans son 4e plan climat présenté en novembre 2024, la Ville a intégré la mise en œuvre d’îlots de fraîcheur à moins de 7 minutes de chaque habitant.