La pénurie associée à la hausse des matières premières a un impact plus large que le simple approvisionnement des chantiers. Cela touche également l’activité des architectes qui doivent à la fois faire face aux retards de chantier et aux dépassements de prévisionnels.
Publié le 17 février 2022 par Estelle Guiton
Des conséquences sur les phases projet et chantier
La crise sanitaire presque passée, le monde du bâtiment doit faire face depuis quelques mois à un autre désagrément : la hausse des matières premières. Les conséquences sont multiples. À la difficulté d’approvisionnement des chantiers s’ajoute une augmentation des prix sans précédent qui met nombre de chantiers en difficulté.
Les architectes sont aussi impactés par cette situation, à plus d’un titre. Depuis plusieurs mois, beaucoup doivent faire face à des retards de réception des travaux. C’est le constat fait par 55 % des professionnels interrogés dans le cadre d’une étude menée par le CREDOC pour le Conseil national de l’Ordre des architectes et publiée le 4 janvier 2022. Le premier effet est de tendre les relations entre maître d’œuvre et maître d’ouvrage, entre gestion et recalage des plannings et renégociation des honoraires.
La difficulté de respecter les budgets prévisionnels
L’autre problème rencontré concerne la flambée des devis des entreprises. Le décalage entre les prévisionnels financiers de travaux et la réalité au moment de la négociation est là encore très élevé. Ainsi, toujours selon l’étude, 66 % des appels d’offres dépasseraient les enveloppes financières de 10 à 30 %. Les marchés publics n’échappent pas à cette tendance avec 57 % des projets qui sont au-delà des prévisions.
La conséquence de cette situation est une révision des projets pour plus de 45 % des architectes sondés afin de les rendre plus économiques. 22 % optent pour une mise en veille ou un abandon de réalisations envisagées. Enfin, 91 % ne prévoient aucune amélioration dans les prochains mois. Affaire à suivre…