La France se prépare depuis plusieurs décennies au risque sismique. La terre s’est d’ailleurs rappelée à tous avec le tremblement enregistré dans le village de La Laigne en Charente-Maritime en juin 2023. L’occasion de revoir quels sont les risques et les mesures prises sur le territoire.
Publié le 24 octobre 2023 par Estelle Guiton
Une terre en constant mouvement
Il suffit d’ouvrir la carte des tremblements de terre en France pour constater qu’il ne se passe pas une semaine sans que la terre bouge. Selon les données du réseau sismologique Résif-Epos, plus de 4 000 séismes sont enregistrés chaque année sur le territoire métropolitain. Des secousses minimes, sans dégâts et souvent passées inaperçues par la population. Jusqu’à ce que cela soit plus conséquent comme en juin 2023 dans le village de La Laigne en Charente-Maritime, avec un séisme de 5,8 sur l’échelle de Richter.
Ce phénomène, associé à de vraies catastrophes humaines comme en Turquie ou au Maroc, amène naturellement à s’interroger sur les risques en France et la sécurisation des habitats. Car ce n’est pas le tremblement de terre qui fait des victimes, mais bel et bien les bâtiments qui s’effondrent. Une question clairement de construction qui, au-delà du possible risque en France, pousse à réfléchir sur la solidité des édifices.
Un risque modéré en métropole
Si les Antilles sont à haut risque, la métropole est, elle, classée à faible risque sismique. L’Histoire nous l’a appris, cela ne signifie pas que ça ne peut pas arriver. Mais cela n’atteindrait pas l’intensité et les dommages constatés dans d’autres pays. La prévention et l’observation sont d’ailleurs au cœur des études menées chez nous. Autre point, la France, grâce aux écrits laissés dans les archives notariales ou auprès des paroisses, bénéficie d’une bonne connaissance des événements passés. Cela permet de mieux établir les contraintes subies par la terre sur le territoire.
Depuis 2011, la France a modifié sa carte sismique. Cinq zones sont définies avec plus de précision que lors du précédent zonage de 1991. L’occasion de remettre à jour les normes particulières de construction dans les zones les plus à risque, c’est-à-dire celles classées de 2 à 5.
Les constructions neuves sécurisées, quid des maisons anciennes ?
Le but de ces nouvelles obligations est de réduire la vulnérabilité des constructions en permettant aux bâtis de mieux résister aux secousses. Reste que ces règles s’appliquent uniquement aux constructions neuves. Les récents événements l’ont d’ailleurs montré, les immeubles fragilisés étaient tous anciens. Pour eux, il n’existe encore aujourd’hui aucune contrainte de travaux. La raison est d’abord le coût engendré. De fait, il est seulement recommandé de mettre en œuvre les actions de sécurisation lors de travaux conséquents de rénovation.
Ainsi, si depuis ces dernières années différentes mesures sont prises, la France reste concernée par d’éventuels nouveaux dégâts. Dans le même temps, le risque sismique reste trop peu important pour imposer des travaux sur toutes les constructions.