La question de la rénovation des logements anciens ne se pose même plus concernant son efficacité. Reste que malgré les aides, son accessibilité demeure limitée, y compris avec la révision de la Prime Rénov’. L’une des solutions pourrait venir d’une autre façon de voir ces travaux, en plusieurs étapes.
Publié le 17 octobre 2023 par Estelle Guiton
La rénovation globale toujours plébiscitée
Les rapports et conférences se suivent avec toujours le même bilan : pour être efficace, la rénovation des logements doit être globale. Derrière cette certitude se cache toutefois une autre réalité, celle des moyens financiers que cela implique. Si les aides sont augmentées pour ouvrir les travaux de rénovation au plus grand nombre, le budget de chaque foyer peut ne pas suffire. Tandis que les conditions d’octroi ont évolué, le total des travaux est plus important.
Cette vision est pourtant loin d’être décalée. En effet, le choix de travaux pluriels pour améliorer les performances de l’habitat a pour effet d’amener directement le logement à des consommations moins élevées. Cela évite également l’apparition de dommages inexistants avant le début de travaux partiels. L’un des premiers sinistres constatés dans ces opérations est la survenue d’humidité à l’intérieur, piégée par l’isolation en l’absence d’une ventilation adaptée.
Partitionner les travaux pour étaler les frais
Parmi les idées récemment proposées pour tenter de faire décoller les projets de rénovation vient celle émise par le député des Yvelines Bruno Millienne lors du salon Renodays 2023. Celui-ci a préconisé la mise en place d’un carnet de suivi. Il donnerait lieu à des bonus de subvention à chaque étape réalisée. Couplée à une étude d’avant-projet, cette solution pourrait permettre à tous les particuliers de s’engager dans des travaux, à leur rythme.
L’une des limites imposées pourrait être la répartition des travaux, en trois étapes. Cette vision permettrait notamment de diligenter les actions pour les rendre immédiatement efficaces, sans détérioration de l’enveloppe. Cela aurait plusieurs atouts : assurer la rénovation du bâti pour le rendre moins énergivore et répartir les frais, tout en bénéficiant des aides de l’État.
L’isolation en priorité
En attendant de trouver la bonne méthode pour des travaux efficaces, le choix des premières opérations à mener reste toujours le même. L’isolation est mise en avant, devant le changement d’appareil de chauffage. Cette intervention concerne tout autant les murs que les combles ou les menuiseries. Elle a pour atout d’avoir un effet direct sur les consommations et sur l’impression générale de bien-être intérieur.
La question du coût rassemble aussi tous les protagonistes. Celui-ci, déjà élevé, dépend de plusieurs facteurs. Parmi eux figurent le lieu où se trouve le bien immobilier et ses contraintes spécifiques. D’autre part, plus le bâtiment est ancien, plus la facture est élevée pour obtenir un nouveau classement DPE adapté. Il en va de même pour viser une performance thermique haute avec des niveaux qui font aussi monter la facture. Un choix difficile donc pour tous les propriétaires, malgré les différents accompagnements.