Le Premier ministre a présenté le 15 juillet 2025 le projet de loi de finances pour 2026. Derrière la recherche d’économies annoncées, le BTP se montre prudent et vigilant avec un objectif : ne pas subir les coupes budgétaires.
Publié le 14 août 2025 par Estelle Guiton
Un maître-mot : économies
On le sait, le budget de l’État 2026 va devoir passer par de nombreuses économies pour réduire la dette. Aucun secteur ne sera épargné, à l’exception de la défense, encore moins le BTP. Celui-ci a déjà fait les frais de cette orientation avec la mise en pause partielle du dispositif MaPrimeRenov’ en juin et qui sera réactivé de façon limitée au 15 septembre.
Avec le détail du nouveau projet de loi de finances (PLF) présenté par le Premier ministre François Bayrou le 15 juillet, les acteurs du bâtiment se montrent prudents, entre acceptation et vigilance. La CAPEB a été l’une des premières à réagir. Sa volonté est de contribuer aux chantiers législatifs ayant une portée pour les artisans, à savoir les mesures pour favoriser la reprise de l’emploi et l’amélioration des conditions de travail. En revanche, l’organisme a déjà annoncé son refus de tout éventuel abandon de l’abaissement du seuil de franchise en base de TVA désormais fixé à 25 000 €.
La question des travaux sur les infrastructures
Si la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) partage la même volonté d’avancer sur les sujets de l’emploi, elle est en revanche plus vigilante sur d’autres annonces, à commencer par les efforts que le gouvernement compte demander aux collectivités locales. En effet, ces instances restent les premiers pourvoyeurs de commandes pour toute la branche. La baisse des dotations pourrait alors signifier le report ou l’annulation de travaux routiers envisagés.
Pour la FNTP, « les choix opérés doivent préserver les capacités d’investissement public, portées à 70 % par les collectivités locales ». Pour le secteur l’enjeu est double, 2026 étant également l’année des élections municipales, traditionnellement à l’origine d’une baisse des commandes.
La question de MaPrimeRénov’
Le dernier point observé avec la future loi de finances pour 2026 concerne l’aide MaPrimeRénov’. Si la CAPEB soutient la lutte contre les fraudes, l’organisme met en avant la nécessité de poursuivre le dispositif : « Cette lutte ne doit pas être un prétexte pour restreindre les budgets nécessaires alloués à la rénovation énergétique, complexifier les dispositifs ou jeter le discrédit sur les professionnels investis. »
Un débat dans lequel s’est aussi invitée la Fédération des agences locales de l’énergie et du climat. Au-delà des inquiétudes concernant l’avenir du dispositif, ses membres demandent une augmentation des contributions au financement des espaces conseils. Une façon de mieux encadrer et conseiller. Reste que ces points conseils sont cofinancés par les collectivités territoriales, déjà soumises à une réduction des dotations…