Avec la chute des ventes de logements dans le neuf et des mises en chantier, les promoteurs immobiliers tentent de surmonter la crise. Pour beaucoup, c’est l’heure de la diversification en s’orientant vers des marchés plus porteurs. Une solution en attendant de meilleurs jours pour la construction dédiée à l’habitat.
Publié le 19 septembre 2023 par Estelle Guiton
Des prévisions qui se confirment
L ‘épisode d’après COVID a été un peu l’arbre qui cache la forêt, selon l’expression consacrée. Tandis que les chantiers se sont arrêtés pendant plusieurs mois, jusqu’à la mise en place de mesures de protection et des campagnes de vaccination, ils ont finalement repris de plus belle. Une période faste pour tous les professionnels, pourtant annoncée par bon nombre de spécialistes comme opportuniste et surtout provisoire.
Deux ans plus tard, tous les indicateurs leur donnent raison avec des permis de construire difficiles à obtenir et des acquisitions de plus en plus compliquées pour les particuliers, couplées à des coûts de construction en forte hausse. Le phénomène est tel qu’il rappelle le caractère cyclique du BTP et ses sombres années, à l’image de 2009, à une différence près.
De nouvelles orientations en attendant des jours meilleurs
Nombre de professionnels ont fait le choix d’anticiper cette période en écoutant les prévisionnistes. L’idée : diversifier leur activité dans l’objectif de passer cet épisode difficile de la meilleure des façons en attendant un retour en grâce de la construction et de la vente de logements. Un paradoxe au regard du nombre d’habitats manquants pour répondre à la demande de location.
Pour mener à bien ces projets, plusieurs acteurs ont changé la définition de leur métier pour devenir des opérateurs de toutes les sources d’immobilier. Ce n’est ainsi plus un seul domaine de compétence – le logement – qu’ils mettent en avant, mais un savoir-faire pluriel. Cela était déjà le cas chez Vinci ou Bouygues, présents sur d’autres chantiers tels que les autoroutes ou le secteur de l’énergie. Pour d’autres comme Altarea, l’orientation a été les entrepôts logistiques et les installations photovoltaïques, entre autres.
Le secteur du logement toujours actif, sous d’autres formes
Pour tous, cette période ne sonne pas pour autant la fin de l’immobilier d’habitation. Bien au contraire, cela passe davantage par une révision des projets pour mieux coller à une attente. Ainsi, les domaines de la rénovation ou de la construction écologique trouvent leur public.
Pour les autres, une nouvelle tendance s’est invitée : la réhabilitation de lieux entiers, principalement des entrepôts désaffectés ou des zones commerciales désormais mal-aimées dans leur format ancien. Le secteur est porteur avec la volonté du gouvernement de réaménager ces espaces pour les rendre pluriels.
Enfin, ceux qui n’ont pas pris de nouveaux virages s’orientent vers un public bien plus actif : les bailleurs sociaux. Ceux-ci disposent le plus souvent des fonds nécessaires pour les mises en chantier, même si les contraintes sont plus nombreuses avec la hausse des matières premières venue plomber bien des projets…